#StrategiesLes15 / Sylvia Vitale Rotta
L'heure est à la défiance chez les consommateurs, chez qui la suspicion vis-à-vis des produits alimentaires n'a jamais été aussi forte. Dans bien des cas, l'absence de clarté des étiquetages n'aide pas à restaurer la confiance... Les marques et leurs agences pourront-elles faire l'économie d'une révolution de leur packaging ?

Jamais le monde des entreprises et des marques n’a eu à vivre une telle crise de confiance de la part des consommateurs. Les chiffres sont édifiants : 67% des Français pensent que les marques sont plus intéressées par les bénéfices que par la production de produits de qualité supérieure (selon le spécialiste mondial de l'étude de marché Mintel 2017). Une défiance encore plus forte aux États-Unis où 71% de la population pense qu’il y a probablement plus d’ingrédients nocifs pour leur santé que ce que les fabricants ne laissent transparaître (Mintel 2017)… L’évolution à la hausse de ces datas est inquiétant pour l’avenir et oblige agences et annonceurs à agir le plus rapidement et le mieux possible.

Mieux manger et retrouver la confiance des consommateurs, c’est améliorer les produits, évidemment. Mais c’est aussi le faire savoir : c’est-à-dire le communiquer au consommateur par le media le plus proche de lui, celui avec lequel il entretient une relation quotidienne : le packaging. Pensez aux nombres incroyables de contacts que vous avez avec un packaging : vous le sélectionnez en magasin, le mettez dans votre sac, dans la voiture, dans le frigo, sur la table, l’emmenez parfois avec vous dans votre sac, l’ouvrez, le versez, le consommez, le regardez, le lisez, l’écrasez pour le mettre à la poubelle... Tous ces moments que le consommateur vit avec le packaging doivent contribuer à restaurer la confiance, aider à mieux manger et consolider la préférence d’achat pour assurer le maintien de nos usines et de nos emplois. Pour 84% des Français, la composition d’un produit alimentaire est importante (Mintel 2017)…

Plus blancs que blancs

Le premier levier packaging du mieux manger est le clean labelling [déclaration claire, compréhensible et « propre » des denrées alimentaires, qui exclut les termes techniques ainsi que certains ingrédients artificiels]. Les produits doivent devenir plus blancs que blancs : no more baddies [plus de mauvais]! Il est urgent que les marques dévoilent leur démarche de progrès pour des produits sûrs. Si une marque ne le fait pas dans sa catégorie, une autre le fera et évincera celles qui s’en dispensent !

N’oublions pas le développement des applications qui permettent de scanner nos produits alimentaires pour obtenir une information de leur impact sur la santé et éventuellement l’invitation à acheter un concurrent mieux noté ! L'application mobile Yuka est la quinzième la plus téléchargée sur itunes. Ce que les marques ne diront pas est désormais rapidement et facilement accessible aux consommateurs…

Il est temps de repenser l’information pour rendre lisible et compréhensible la liste des ingrédients : comment ne pas se dire que la marque a forcément quelque chose à cacher quand même avec des lunettes, il est difficile de déchiffrer cette liste...Le packaging peut et doit être un porte-parole de vérité des marques et des entreprises. Pas besoin d’attendre d’être parfait, irréprochable, il sera trop tard ! Le consommateur préfére comprendre pourquoi un élément peu naturel est encore dans la recette et quel est son rôle, en toute transparence, plutôt que découvrir, cachée dans un coin, cette mention potentiellement nocive pour sa santé.

La France, pays référent international de la gastronomie a toute légitimité à faire du mieux manger son cheval de bataille pour la prochaine décennie. Et pour une marque, quel meilleur media que son packaging ?

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