Journalisme
Quelques heures après avoir annoncé l’arrêt de leur activité, les journalistes du site d’information de Hong Kong Citizen News ont dénoncé le recul de la liberté de la presse sur le territoire. Ils craignent pour leur sécurité.

Une semaine après la fermeture du site d’information pro-démocratique Stand News, qui a été visé par sept arrestations et des perquisitions pour «publication séditeuse», l'arrêt du site Citizen News est le dernier exemple en date de la répression exercée sur la presse locale par les autorités fidèles à Pékin. Fondé en 2017 par un groupe de journalistes expérimentés, le site d’information non partisan financé par ses lecteurs est considéré comme l’un des sites d’information en ligne les plus populaires de Hong Kong, avec plus de 800 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Le 2 janvier, il a annoncé sa fermeture, précisant qu’il ne serait plus mis à jour à compter de ce lundi 3 janvier à minuit.

A l’occasion de cette dernière journée, les journalistes ont expliqué que leur décision a pour origine le raid effectué la semaine dernière au sein de Stand News. «Nous avons fait de notre mieux pour ne violer aucune loi, mais il est difficile de connaître les contours d'application de la loi et nous ne pouvons plus nous sentir en sécurité pour travailler», a déclaré au cours d'une conférence de presse Chris Yeung, cofondateur de Citizen News et ancien président de l'Association des journalistes de Hong Kong. «Les journalistes sont aussi des êtres humains qui ont des familles et des amis», a-t-il ajouté.

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Chris Yeung a précisé que sa rédaction n'avait pas été contactée par les forces de l'ordre, mais qu'elle a décidé de fermer en raison de ce qui s'est produit au sein des autres médias à Hong Kong. L'ex-colonie britannique a longtemps été considérée, du fait de sa grande autonomie vis-à-vis de Pékin, comme un bastion de la liberté de la presse en Asie et de nombreux médias internationaux y avaient établi leur siège régional.

Avec la reprise en main musclée de Pékin sur Hong Kong suite à la mobilisation populaire de 2019, le climat pour la presse s’est considérablement dégradé. Une loi draconienne sur la sécurité nationale, imposée par Pékin en 2020, est devenue le principal instrument de répression contre la dissidence. En juin, le journal pro-démocratie Apple Daily avait fermé après le gel de ses actifs et l'arrestation de ses dirigeants.

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