En 2012, les enseignes et les marques de prêt-à-porter essaieront de prendre le meilleur pli de la vente en ligne, après s'être réellement apprêtées pour ce mode de distribution. Cette année sera celle de tous les essayages pour les très nombreuses boutiques en ligne lancées en 2011 ou qui sont en passe de l'être. Des stylistes de renom sont ainsi attendus au tournant du Web, comme Karl Lagerfeld et ses nouvelles marques (fin janvier 2012, cf. Stratégies n°1653 du 03/11/2011), mais aussi John Galliano (gallianostore.com a ouvert mi-novembre 2011). Le phénomène ne s'arrête pas aux créateurs, puisqu'il comprend aussi les initiatives d'une enseigne comme Monoprix, qui a inauguré voici quelques mois la vente sur le Web de ses collections femme et homme, ou celles d'un équipementier comme l'italien Kappa, qui a ouvert son magasin en ligne cette même année. Le marché de l'habillement sur Internet devrait ainsi gagner des parts de marché, même si la crise a fait reculer l'ensemble du secteur, tous canaux de distribution confondus, de près de 2,4% entre janvier et décembre 2011. Au premier semestre de l'année 2011, les ventes de vêtements en ligne représentaient 8,8% du marché total de la mode et affichaient une croissance de 16,5%, selon l'Institut français de la mode (IFM) et la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Le prêt-à-porter constitue le quatrième type de bien acheté en ligne, après les voyages, les services (billetterie, photo, téléchargements) et les produits culturels. La dépendance aux réductions constitue cependant une faille, car 54% du chiffre d'affaires de la mode sur Internet provient de produits en solde ou en promotion contre 34% tous canaux de ventes confondus.