Dans la famille des tablettes, il n'y a pas que l'Ipad. Apple n'a d'ailleurs pas été le premier à lancer une ardoise tactile, le français Archos, malgré son manque de notoriété, fut précurseur. Mais il revient bien à la marque à la pomme d'avoir popularisé auprès du grand public son Iphone géant connecté à Internet. Les consommateurs ont découvert à cette occasion une multitude de nouveaux usages (télévision, vidéos, presse, livres téléchargés, etc.). Pour preuve, déjà 435 000 tablettes tactiles ont été vendues en France en 2010, d'après l'institut GFK, qui prédit un million de ventes cette année. Et ce malgré un prix assez élevé, en moyenne 500 euros, hors participation de l'opérateur.
De fait, en janvier, la grand-messe high-tech du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas a vu nombre de marques proposer leur propre produit. Autant de sérieux concurrents à l'Ipad, car ils offrent des fonctionnalités qui font défaut à ce dernier.
L'alternative Honeycomb
Première épine sérieuse pour Apple, bien des tablettes concurrentes seront dotées du système d'exploitation Android de Google, ouvert et gratuit, qui donne accès aux applications Google: le moteur de recherche, la messagerie G-mail, les outils de production de documents, etc. D'autant qu'une version adaptée aux tablettes, Android 3.0 Honeycomb, est attendue d'ici au mois d'avril. Elle rendra celles-ci compatibles avec les quelque 100 000 applications de l'Android Market et permettra une navigation 3D. La tablette Xoom, de Motorola Mobility, ainsi que celles à venir de Samsung, Toshiba et LG fonctionneront sous Honeycomb. Tandis que les premières tablettes sous Windows 7.0 seront probablement rares: HP et Asus seront parmi les premiers à s'y essayer.
Usage nomade
Utiliser sa tablette dans les transports, en voyage ou dans une salle d'attente? Cet usage en mobilité, encore timide, est un des talons d'Achille de l'Ipad (voir encadré). Les concurrentes du produit Apple se distinguent par un poids moindre (200 à 400 grammes, contre 680 pour l'Ipad) et un écran plus petit (7 pouces, soit 18 cm, de diagonale), qui permettent de les glisser dans un sac à main ou une poche. C'est le cas pour la Samsung Galaxy Tab, l'Asus EEE lPad Me MO, l'Archos 70, la Yoo Tab-7001 ou encore le Blackberry Playbook. Pour sa part, avec son écran de 5 pouces, la Streak de Dell s'apparente à un smartphone et peut faire office de téléphone mobile.
Caméra et port USB
Caméra et port USB, les deux fonctions qui manquent à l'Ipad, mais attendues pour sa version 2 qui devrait sortir en avril. Cette absence n'a pas échappé à ses concurrents. Certains, tels Blackberry pour son Playbook ou Asus pour sa EEE Pad Slider, ont doté leurs tablettes de deux webcams en haute définition, pratiques pour mener des vidéoconférences, enregistrer des vidéos HD et prendre des photos. Les challengers d'Apple n'ont pas non plus négligé la connectique, qui permet de relier l'appareil à des accessoires compatibles: écran pour lire des vidéos ou des présentations, imprimante, voire port micro SD pour augmenter la capacité mémoire. La plupart se sont dotées d'un port mini-HDMI, avec en sus une prise USB pour certaines, dont la future tablette de Toshiba et l'Archos 70. Autre fonction snobée par Apple, mais non négligée par la concurrence, le système vidéo Flash, qui permet d'afficher des animations, vidéos et objets interactifs sur une page Web.
Des constructeurs ingénieux ont dévoilé des tablettes hybrides: celle du chinois Lenovo peut faire fonction d'écran amovible pour un ordinateur portable classique, tandis que l'EEE Pad d'Asus, grâce à son clavier coulissant, peut se transformer en ordinateur portable.
Reste à voir si ces alternatives résisteront au rouleau compresseur Apple, dont l'institut GFK prédit qu'il restera leader de ce marché.
encadré
Des tablettes pour des usages nomades?
A priori destinées à être utilisées en mobilité, les tablettes se sont plutôt imposées dans des usages sédentaires, d'après un sondage GFK réalisé en novembre 2010. En cause, des modèles trop encombrants et chers, d'où des risques de vols à l'arraché. Comme l'a montré la recrudescence des vols de smartphones, surtout dans le métro parisien: d'après la police locale, 43% des 10 710 objets déclarés volés sur le réseau francilien en 2010 étaient des Iphone.