Le groupe Presstalis peut-il faire faillite? Telle était la question, en mars dernier, alors que les messageries de presse connaissaient la crise la plus grave de leur histoire. Presstalis prévoyait un déficit d'exploitation de plus de 26 millions d'euros en 2010, après une perte de 40 millions pour 2009. L'étau a fini par se desserrer le 27 mai dernier, lorsque Lagardère (opérateur et actionnaire à 49%), l'État et les éditeurs ont trouvé un compromis pour financer le redressement du groupe, avec une addition estimée à 125 millions d'euros par le rapport de l'inspecteur général des finances Bruno Mettling.
Lagardère a accepté d'apporter 22,5 millions d'euros de liquidités, ainsi que les 49% qu'il détient dans le gestionnaire de kiosques Mediakiosk, évalués à 20 millions d'euros. De son côté, l'État a débloqué une aide exceptionnelle de 20 millions d'euros pour 2010 en portant par ailleurs à 18 millions d'euros l'aide récurrente annuelle à partir de 2009 à la distribution des quotidiens d'information, contre 12 millions auparavant, alors que les éditeurs contribuent à l'augmentation de capital «de manière équilibrée».
Reste à mettre en œuvre le plan de sauvetage proposé par le rapport Mettling. L'une des mesures préconisées a déjà provoqué des remous en décembre 2010: le SGLCE-CGT a bloqué pendant plus d'une semaine la distribution de magazines en Île-de-France, afin de protester contre la fermeture de la filiale parisienne de distribution SPPS, recommandée par le rapport Mettling. La filiale perd 2 millions d'euros par mois et Presstalis entend confier la distribution des titres à Geodis, une filiale de la SNCF.