Medias

Lancée par Jacques Toubon lors de la remise du rapport Zelnik, en janvier 2010, l'idée de taxer Google a fait son chemin… mais pas au point de s'imposer avec netteté un an plus tard. Contestée par l'Union des annonceurs, dénoncée par une soixantaine d'entrepreneurs qui se refusent à être taxés de 1% sur leurs achats publicitaires en ligne et faute d'appréhender fiscalement un géant de l'Internet établi en Irlande, la mesure décidée en commission mixte paritaire en décembre 2010 n'a pas encore reçu le plein aval du gouvernement.

Le 21 décembre, Eric Besson, le ministre en charge de l'Industrie et de l'Economie numérique, a assuré que la taxe dite Google sera redéfinie d'ici l'été et qu'il fallait profiter de son report au 1er juillet pour organiser une concertation avec les acteurs d'Internet.

En cause, les effets pervers d'un amendement qui vise à soumettre Google ou Facebook à l'impôt, et qui aboutit à prélever à la source des annonceurs en ligne dans des sites français, comme Allo Ciné, Au féminin ou Dailymotion. Le ministre reprend une thématique chère à France Télécom en soulignant que l'économie numérique s'est développée grâce aux opérateurs qui ont déployé leurs réseaux, mais que les géants du Web ont pour caractéristique d'y occuper de plus en plus de place sans contribuer à leur financement.

Faut-il s'attendre à un droit de péage pour emprunter les autoroutes de l'information? En tout cas, aux yeux d'Eric Besson, la taxe de 1% sur les dépenses en ligne des annonceurs n'atteint pas son but «puisqu'elle aurait visé les PME françaises qui souhaitent s'engager sur Internet et non pas Google». Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de Price Minister et opposant à la taxe, est chargé de réfléchir à l'avenir du dispositif dans le cadre d'un groupe de travail qui préfigure le futur Conseil national du numérique.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.