Le Compte Personnel de Formation (CPF), revu en 2019 par le ministère du Travail, profite aux acteurs de la formation continue qui adaptent leurs offres au dispositif.
Démarchages téléphoniques intempestifs mis à part, le nouveau Compte Personnel de Formation (CPF) a du bon. Il redonne du pouvoir aux actifs sur leur avenir professionnel et relance la consommation de formations. « Le CPF donne un coup de boost aux formations certifiantes », approuve Claire Pascal, directrice générale de Comundi Compétences. En 2021, ce sont 2,1 millions de formations qui ont été financées par le CPF, soit deux fois plus qu’en 2020, selon les données de la Caisse des dépôts rendues publiques en septembre 2022. Le CPF permet aussi une plus grande lisibilité de l’offre. « Qualiopi [la norme qualité des formations éligibles au CPF] a renforcé le filtre des titres certifiants », abonde Rosa Luna-Palma, directrice générale de l’IMM, une formation du groupe MediaSchool (propriétaire de Stratégies) pour de futurs dirigeants de médias.
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La réforme de la formation professionnelle et la mise en place du CPF intronisent une nouvelle conception de la formation. Les formations certifiantes sont désormais divisées en « blocs de compétences » ce qui permet, en complément des validations d’acquis de l’expérience (VAE), d’obtenir une certification sans suivre une formation continue dans sa globalité. Les acteurs de la formation réfléchissent à enrichir leurs offres pour embrasser ce dispositif « à la carte ». Par exemple, à l’IMM, il sera possible, dès 2023, pour cinq alumni, de suivre un seul bloc du programme, soit la « mission d’études » : un voyage d’affaires d’une semaine sur la côte ouest des États-Unis.
Avec un demi-million de démissions en France sur le premier semestre 2022 selon la Dares, dont 470 000 en CDI, un niveau historiquement haut, la possibilité d’acquérir des blocs de compétences est un moyen pour garder et fidéliser ses salariés. « Aujourd’hui, il est indispensable de proposer aux collaborateurs une garantie de continuum de formation, affirme Olivier Bouas-Laurent, directeur général adjoint d’Isoskèle, agence du groupe La Poste. Pour retenir les talents, il faut déployer leur employabilité. »
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Une évidence pour Claire Pascal, qui perçoit diverses tendances dans la formation continue. « La nouvelle organisation du travail implique une adaptation managériale avec l’apparition de formations pour "manager son équipe à distance" ou "s’initier aux méthodes agiles" », expose-t-elle. Autre phénomène qui s’accélère : le besoin de formations sur le digital, avec des compétences qui nécessitent une mise à jour permanente. Un constat que partage Richard Strul, PDG de Resoneo, qui estime que le métier de traffic manager a beaucoup évolué ces dernières années, les algorithmes des Gafa obligeant les professionnels à adapter leurs méthodes de travail. Enfin, Claire Pascal note également la montée en puissance des formations de « green skills », avec une demande accrue de compétences spécifiques sur la transition écologique.