L’activité économique aura connu un coup d’arrêt en 2020 avec la crise sanitaire, entraînant même une récession historique et une baisse du PIB de la France de 8,2%. En cette rentrée 2021, le marché de l’emploi retrouve une certaine dynamique. Malgré ce retour de l’activité, la crise a tout de même freiné l’évolution des rémunérations ainsi que la mobilité des cadres.
La 19e édition du Baromètre des salaires cadres, dévoilée par Expectra et complétée par une étude Ifop, mesure l’effet de la crise sur la rémunération des cadres. Face à la prudence des entreprises et à l’incertitude du marché, celle-ci évolue peu : +2,0% en 2021 contre +2,3% en 2020 et +2,4% en 2019. Si certains secteurs comme l’automobile ou l’aéronautique, fortement impactés par la crise, peinent encore à se relancer, d’autres présentent une progression nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Pourquoi cette différnece ? Confinement, télétravail… : la crise sanitaire a eu un impact sur le marché économique et sur le quotidien des salariés qui varie selon les secteurs. L’essor du e-commerce a dynamisé le secteur du transport et de la logistique où le salaire des cadres a progressé de 3,9% en moyenne, plus forte progression sectorielle.
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«La crise a revalorisé certaines fonctions : les salaires des cadres au sein de la filière RH & juridique progressent de 2,4% en moyenne. Le responsable ressources humaines voit ainsi son salaire s’envoler de 7,5 %, deuxième meilleure performance du top 10 national», indique Khaled Aboulaïch, directeur général d’Expectra, dans un communiqué. A cela, il ajoute que «les territoires les plus impactés ne sont pas forcément ceux où la progression des salaires est la plus lente, loin de là.» Cette progression est favorisée par la reprise des activités fortement touchées par la crise.
La rémunération progresse dans certains secteurs chez les cadres, mais ces hausses sont-elles suffisantes ? Sur ce point, la filière marketing et commerce semble perdante. Dans l’étude menée par Expectra, près d’un cadre sur deux estime ne pas être suffisamment rémunéré (47%). C’est le pourcentage le plus fort entre toutes les filières. De même au niveau des augmentations, alors que 48% des cadres dans le BTP ont été augmentés, seulement 35% l’ont été dans le marketing.
Là encore, cela montre que la rémunération des cadres a évolué de façon plus marquée dans les secteurs d’activités les plus impactés par la crise. Pour attirer les salariés, l'entreprise de demain devra respecter de nouveaux critères. «Pour séduire des cadres encore attentistes, les entreprises vont devoir capitaliser sur les grands enseignements de la crise : le travail à distance, le sens du travail, le respect de l’équilibre vie professionnelle/vie privée, et bien sûr la rémunération», conclut Khaled Aboulaïch.