« La crise aggrave une situation déjà déséquilibrée », interpelle le Boston Consulting Group dans une étude consacrée au travail en temps de Covid et qui surligne les inégalités entre hommes et femmes. Cette étude, menée début 2021 et publiée le 19 février, montre que la crise impacte plus durement les femmes salariées du privé. En télétravail, elles sont 38% à ne pas disposer d'un espace isolé pour travailler, contre 29% des hommes.
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À la question : lorsque vous télétravaillez, êtes-vous interrompu par autre chose que le travail (enfants, tâches domestiques, livraisons...) ? 28% des femmes salariées du privé ont répondu « oui fréquemment », contre 19% de leurs homologues masculins. Un écart de 9 points, alors même que 49% des hommes salariés du privé disent s'être davantage impliqués auprès de leurs enfants durant la crise sanitaire et que 46% disent avoir renforcé leur participation dans les tâches ménagères.
Anxiété
L'étude révèle que les femmes du secteur privé sont aussi plus en proie à l'anxiété. Si 50% des hommes sont anxieux, les femmes sont elles anxieuses à 66%. Un score qui inquiète le Boston Consulting Group qui appelle à une prise de conscience des entreprises, un peu plus de la moitié d'entre elles (56%) n'ayant pas pris de mesure pour leurs salariés sur le plan psychologique.
Dans le détail, 44% des femmes du secteur privé rencontrent des problèmes de sommeil (9 points de plus que les hommes), 34% disent « être sur le point de craquer / être en burn out » (6 points de plus que les hommes), 36% affirment ne pas avoir assez de temps pour elles (6 points de plus que les hommes).
L'après crise
Autre enseignement : dans le cas d'un retour à la normale post-crise, les femmes du secteur privé sont 1,5 fois plus nombreuses que les hommes à envisager difficilement un retour aux horaires d'avant crise et 1,3 plus nombreuses à ne pas l'envisager du tout.
Enfin, sans surprise, les femmes du secteur privé sont moins nombreuses que les hommes à appréhender leur avenir professionnel avec optimisme. Elles sont 60% à déclarer avoir confiance en leurs perspectives de carrière alors que leurs homologues masculins sont eux 70%.
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