Isabelle Falque-Pierrotin (Cnil), contrôleuse de données
La présidente de la Cnil aura fort à faire avec l'avènement du RGPD fin mai, mais aussi avec les discussions autour de l'ePrivacy. Présidente de la Cnil depuis six ans, réélue en 2014 pour cinq ans, Isabelle Falque-Pierrotin devra mener des transformations dans son organisation. La Cnil va perdre une partie de ses prérogatives, car le RGPD va renforcer la responsabilité des organismes. Ces derniers devront être en mesure d'assurer une protection des données permanente et de la démontrer avec des documents. Le système reposant sur des formalités préalables mutera vers une logique de propre responsabilisation, avec de fortes amendes pour les fautifs ! La Cnil prendra alors le rôle de contrôleur... Celle qui dirige le G29, qui regroupe toutes les Cnil européennes, prépare donc ce passage dans l'ère de la protection des données, principal chantier de 2018.
Jean-Luc Chetrit (UDA), dans les starting-blocks
Il va falloir s’habituer à l’entendre car il compte bien donner de la voix en 2018. Depuis son arrivée à la direction générale de l’Union des annonceurs (UDA) en juin 2017, l’ancien président de l’Udecam, Jean-Luc Chetrit a entrepris un gros chantier de transformation et de modernisation de l’association. Ce diplômé de l’EM Lyon en 1988 a d’abord passé 23 ans du côté des annonceurs, et non des moindres : Nestlé et Procter & Gamble, sur des postes marketing. C’est donc un fin connaisseur de leur organisation et de leur problématique. En 2012, il prend la tête de Carat France, à laquelle il restera plus de quatre ans. Désormais chef opérationnel et porte-parole « neutre » pour tous les annonceurs, il compte bien mettre le pied dans la fourmilière, sur les polémiques du moment. Ses chevaux de bataille ? La question de la règlementation et du monopole des Gafa, et surtout la transparence du marché des médias sur internet. Il veut d’ailleurs provoquer un « choc de transparence » et compte bien prendre la parole régulièrement sur ce sujet. Sa récente nomination au comité exécutif de la World Federation of Advertising (WFA), qui s’est déjà fait entendre avec virulence sur la transparence de la publicité, n’est pas anodine… Et promet des débats endiablés !
Mounir Mahjoubi, l'espoir des entreprises
Beaucoup d’entrepreneurs ou de PDG attendent de lui. Le secrétaire d’État au Numérique polarise bon nombre d’espoirs en termes de transition numérique des entreprises. Car il a pour lui la crédibilité de l’expérience. Ce diplômé de la Sorbonne et de Sciences Po est passé par Club Internet, a été directeur général adjoint de BETC Digital avant d’être nommé au Conseil national du numérique. Il a également dirigé une start-up, French Bureau, qui accompagne les entreprises dans leurs démarches d’innovation. Sur ses épaules, reposent de multiples attentes, notamment pour défendre une certaine vision futuriste du numérique, mais aussi pour insuffler un vent nouveau au sein du gouvernement, pour estomper le décalage entre la réalité numérique des usages et la vision législative souvent en retard…
Pauline Pham et Joanna Kirk, la voix des femmes
Elles vont avoir du boulot ! Pauline Pham, program director chez Five by Five et Joanna Kirk, RP à l’international de l’incubateur Numa, sont également codirectrices de la branche française de l’association StartHer, ex Girls in tech. Les deux jeunes femmes d’affaires cherchent à promouvoir le travail des femmes dans un domaine où elles sont encore trop peu visibles : les nouvelles technologies. Ainsi endossent-elles à la fois le rôle d’accompagnatrices, de conseillères et de formatrices auprès des startupeuses. Après la libération de la parole des femmes avec #balancetonporc, ou les scandales de harcèlement dans de grands groupes phares de la Silicon Valley – notamment Uber –, la place de la femme dans le monde de la tech n’est pas acquise et le combat, loin d’être terminé, même dans un secteur qui se veut précurseur. Prochaine étape pour Joanna Kirk et Pauline Pham ? Sensibiliser la scène internationale au travail d’émancipation de ces jeunes entrepreneuses !
David Marcus, monétiser Messenger
À 44 ans, David Marcus est à la tête de Messenger, le service de Facebook le plus en vue. Si le réseau social tire la langue en termes de fréquentation, les usages se reportent sur la messagerie, et Messenger prend de plus en plus d’importance, avec son 1,2 milliard d’utilisateurs. Déjà, David Marcus a lancé un service destiné aux enfants de moins de 13 ans : Messenger Kids. Tout en restant contrôlée par les parents, Facebook s’assure une nouvelle cible qui, une fois l’âge légal passé, pourra rester dans son univers. Autre piste pour cet ancien président de Paypal, la monétisation : publicités sur le fil d’actualité de Facebook, chatbots… Messenger s’est mis au paiement entre particuliers avec, en ligne de mire, l’e-commerce. Et ce n’est peut-être pas pour rien que David Marcus a récemment rejoint le conseil d’administration de la plateforme de bitcoin, Coinbase…
Sébastien Badault (Alibaba), faire grandir la France en Chine
Le DG France du géant chinois Alibaba depuis deux ans continuera le travail entamé depuis son arrivée, afin d’aider les marques françaises à s’implanter en Chine. Depuis l’ouverture du bureau parisien, ce sont plus de 250 marques hexagonales qui ont rejoint sa marketplace, et ce n’est pas fini. Passé par Amazon et Google, Sébastien Badault ambitionne de maintenir Alibaba au sommet de la distribution mondiale. Pour diversifier son offre, il a proposé le lancement d’un environnement dédié au luxe, plus qualitatif, ayant vu le jour cette année. C’est la première mise en production par Alibaba d’une idée européenne, en l’occurrence celle de Sébastien Badault. Elle a déjà séduit une vingtaine de marques. Sans oublier la bataille du Cloud… Le service d’hébergement de données d’Alibaba, se développe en Europe, face à la mainmise de son concurrent Amazon Web Service, et pourrait encore accélérer en France !
