Chanteuse, styliste, modèle… Pour résumer le parcours de Thérèse, ou ses ambitions, la liste est longue.
C’est à un showcase organisé par l'agence événementielle Les Nanas d’Paname en collaboration avec la marque Kalista que les paroles de Thérèse résonnent. « Chinoise, Chun Li, Massage, Polie, Soumise au lit, You call me Katsuni ». Quelques semaines après avoir donné cette prestation, c’est dans le 20e arrondissement de Paris qu’elle donne rendez-vous. Son quartier. « J’ai eu plusieurs vies », commence-t-elle à se décrire, « je me définis de façon poétique avec l’image de l’arc-en-ciel, la rencontre entre la pluie et le beau temps, constitué de nuances, sans délimitation dans les couleurs, et aussi comme un carrefour social ». Celle qui a appris à chanter en même temps qu’à marcher fait ses premiers pas en prenant des cours de piano et de solfège, avant d’être dégoûtée par le conservatoire et d’abandonner. C’est pendant ses études de commerce, lorsqu’elle rejoint le Bureau des Arts (BDA) de son école en tant que présidente, que la musique devient plus présente dans sa vie : « J'ai toujours chanté, que ce soit dans les toilettes avec mes copines, ou quand j’étais dans une chorale et que je chantais des messes en latin dans des églises. Au BDA, j’ai retrouvé plein de musiciens déchus comme moi. »
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Thérèse se focalise sur sa musique et se retrouve à composer à « trois heures du matin dans des appartements vides avec un ordinateur, une enceinte, et une vieille guitare » pendant sa première année du supérieur. Entre les représentations dans les cafés-théâtres, les jams à Paris, l’artiste originaire d’Ivry-sur-Seine va pourtant prendre la voie du travail en se trouvant un poste chez Kenzo. « J’ai fini par faire un burn-out, et je ne trouvais aucun sens à ce que je faisais », dit-elle en savourant son plat de pâtes à la truffe. À partir de 2016 et plus tard avec le premier confinement, Thérèse compose plus « sérieusement » et travaille sur son premier EP Rêvalité, sorti en 2021.
Avant ça, elle sort « Chinoise ? », une musique qui traite et dénonce les clichés asiatiques, un sujet très important à ses yeux. « J’ai vécu toute ma vie avec des communautés différentes, ou qui sortent de la norme. Pendant le covid, il y a eu tellement de choses horribles qui ont été dites sur les Asiatiques que je me suis dit qu’il fallait que je reprenne cette chanson que j’avais écrite entièrement en anglais pour la remanier aussi en français afin de la rendre plus actuelle. » Le clip a d’ailleurs été tourné à quelques mètres du café où l’on déjeune, montre-t-elle en pointant l’épicerie en face. Son style est un mélange de diverses sonorités emprunté à la pop, l’électro, du côté du Moyen-Orient, ou de l’Afrique du Sud… qui se marie à ce qu’elle fait : « Je reproduis musicalement qui je suis. » En plus de sa musique, Thérèse est une fashionista et son style a attiré l’œil de l’artiste Sônge, au festival La MaMA. « Elle m’a retrouvé quelques jours plus tard, car elle avait un shooting et elle voulait que je l’habille », explique-t-elle. Elle a dernièrement été styliste sur un tournage de publicité avec Spotify. Avec tous ses projets, la musicienne sino-lao-viet a de grands rêves comme « ouvrir une école de la vie, pour faire rencontrer plein de personnes différentes qui parlent de leur parcours ». En attendant de les réaliser, Thérèse prépare son prochain EP pour la rentrée.
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