Entre le rap et Simon, c’est une histoire d’amour. C’est à cette passion pour ce registre musical qu’il dédie sa chaîne YouTube, mélangeant vulgarisation et divertissement.
Ce n’était pas dans les plans de Simon de devenir youtubeur. Au collège, il se passionne pour le rap et envisage de créer du contenu sur ce sujet. L’émission «Abcdr du Son, présentée par le journaliste rap Mehdi Maïzi, est une inspiration pour lui : « Je me suis dit que je pouvais aussi apporter quelque chose à cette culture, sans forcément passer par la case artiste », raconte-t-il. Passé par une licence d’info-com spécialité journalisme à Angers, celui qui se donne comme surnom Raska fait un court passage à la radio dans une émission de hip-hop. Il se lance sur YouTube en faisant de la voix off et du montage en 2016, et il y consacre à 100% sa chaîne à l’univers du rap. Parallèlement, il devient cadreur et monteur pour d’autres confrères tels que Joyca, Amixem, ou même Prime. « Ces expériences m’ont aussi permis de voir l’envers du décor. » Mais tâter le terrain ne suffit pas, une période de doute l’envahit et en septembre 2020, il se réinscrit par précaution en Master. Néanmoins, c’est aussi à ce moment que sa chaîne a passé un cap. « Je me suis motivé à produire du contenu pour poster une vidéo par semaine de façon totalement indépendante. » Entre septembre et décembre de la même année, il gagne près de 10 000 abonnés de plus, ce qui le pousse à devenir plus régulier.
Dans la boîte
Simon vulgarise et crée du contenu divertissant sur l’univers du rap. Il se fraie un chemin en dehors de YouTube et casse les écrans. En décembre 2021, il sort son premier gros projet : La Big Santa Tape. Un projet musical qu’il a réalisé seul du début à la fin, où il a réuni six artistes avec qui il a déjà travaillé pour donner naissance à une mixtape de douze sons et box remplies de merchandising. « J’avais prévu 130 boîtes à 80 euros, elles se sont écoulées en vingt minutes. » Si aujourd’hui le rap est la musique la plus écoutée en France, ce n’est cependant pas le secteur qui attire le plus les marques pour les partenariats, méfiantes sur le discours que peut avoir ce style de musique. « Elles vont se protéger et se tourner plus facilement vers du divertissement », précise Simon. Mais le youtubeur peut compter sur le succès du rap dans l’Hexagone et les labels pour décrocher des partenariats.
Raska, qui compte maintenant près de 220 000 abonnés, souhaite attirer un public plus large tout en restant dans sa ligne éditoriale, avec deux idées pour ses prochaines vidéos : allier peinture et rap dans des défis au musée des Beaux-Arts d’Angers, et se rendre dans une maison de retraite. « Je vais faire découvrir cette musique aux personnes âgées, avec tous les a priori qu’ils peuvent avoir dessus. C’est de la vulgarisation, mais à travers du divertissement et ça peut être un moyen de faire passer un message. » Une autre manière de travailler pour Simon, mais qu’il affectionne particulièrement. Toujours dans l’idée du divertissement, le youtubeur souhaite s’ouvrir à l’écriture de séries ou de textes humoristiques. Un projet qui le ramènerait aux bases de sa formation de journalisme. Lui qui avait commencé à faire ses vidéos dans son appartement va prochainement s’installer au LOAT, un local de youtubeurs et de streamers conçu par Joyca et Mastu en 2021. Une belle évolution pour Raska qui insiste sur l’idée de toujours croire en soi, « il faut prendre confiance et accepter de réussir », conclut-il.