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Bavard, Jean-François Goize, directeur de la création de Fullsix France, est intarissable sur les hommes qui osent dans l'art, la politique et même l'horlogerie.

Jacques Pilhan

Le conseiller des présidents. «Tout ce qu’a fait Jacques Pilhan quand il accompagnait François Mitterrand est très proche de nos métiers. Quand Malik Oussekine est décédé lors d’une manifestation, Mitterrand a fait venir son Premier ministre Jacques Chirac pour comprendre les raisons du drame. Jacques Pilhan a demandé au président de recevoir le chef du gouvernement en soirée et a fait éteindre toutes les lumières de l’Élysée pour que la cour soit dans le noir complet. Ainsi, quand Chirac est sorti du bâtiment, il a été aveuglé par les flashs des journalistes, ce qui lui a donné une expression coupable, en une de tous les journaux du lendemain. C’est sur lui que la faute est retombée. C’est dégueulasse, mais c’est génial… et Chirac le savait puisqu’il a pris Pilhan comme conseiller à son arrivée au pouvoir.»

 

 

 

 

Wim Delvoye

Étude de caca. «L’artiste contemporain Wim Delvoye s’est demandé s’il serait possible de fabriquer une machine à excréments… Alors il a réuni des gastroentérologues et des ingénieurs dans une même pièce pour qu’ils planchent sur le sujet. Ils se sont rendu compte que c’était possible et il a créé une série de machines appelées «Cloaca». Cette démarche me fait beaucoup rire, il a toujours pris des contrepieds, comme quand il a demandé à des maîtres-verriers de créer des vitraux pour remplacer les filets de cages de handball. Ses œuvres disent : «tout est possible».

 

 

 

 

Richard Mille

En avance sur son temps. «Richard Mille a décidé de quitter son job chez un horloger pour se créer une montre à partir de matériaux automobiles et d’aviation. Il a ensuite monté son entreprise à son nom sans écouter ni les professionnels du marketing ni les professionnels de l’horlogerie… Parce que sa montre était hors de prix (environ 400 000 euros) : elle était très grosse mais très légère, là où les hommes aiment que leur montre soit lourde. Aujourd’hui, il possède plusieurs boutiques dans le monde, certaines montres valent jusqu’à 800 000 euros et il les vend! Sa vision aussi extrême que son produit m’inspire, le fait qu’il n’ait fait confiance qu’à lui-même était très courageux.»

 

 

 

 

L’ennui

Désœuvrement d'art. «Je pense nécessaire de s’ennuyer parce que ça donne envie de faire plein de choses. Une expérience scientifique l’a prouvé autour des utilisations possibles d’un gobelet. Un groupe a commencé à réfléchir de suite, l’autre s'est vu contraint de recopier longuement de nombreux numéros de téléphone avant de pouvoir se lancer. C’est le second groupe qui a sorti les meilleures idées. C’est de l’ennui qu’est d’ailleurs née l’œuvre de Roman Opalka, qui a commencé à griffonner une suite de chiffres en attendant un rendez-vous dans un café.»

 

 

 

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