C’est beau comme l’Antique, triste comme peut l’être bien souvent notre XXIème siècle. Une tragédie 2.0.: le 29 juin, Pedro Ruiz trouvait la mort de la main de sa bien-aimée. Le couple de youtubeurs se lançait des défis sur leur chaîne LaMonaLisa. Dernier en date: se tirer dessus en se servant d’un simple livre pour parer les balles. «Bang! Bang! My baby shot me down…»
Ivre de lui-même, abîmé dans son propre reflet, Narcisse finissait par se tuer. En 2017, la liste des narcisses trépassés commence à être longue. Le dieu selfie est sanguinaire: en 2016, on dénombrait une quarantaine de victimes sacrifiées sur son autel. Et le Moloch est de plus en plus exigeant. Car le cliché pépouze au bord de la piscine ne suffit plus.
Fin 2016, le mannequin russe Viki Odintcova se prenait en photo depuis une tour de Dubai, à 300 mètres du sol, tandis que les instagrameurs Christopher Serrano, Nye Newman et Maxime Sirugue perdaient la vie lors d’autoportraits extrêmes.
Dernièrement, l’instagrameuse fitness Rebecca Burger décédait après l’explosion d’un… siphon à chantilly. Première réaction de son petit ami: poster une photo de l’arme du crime sur les réseaux sociaux. Confondant. Si la Gorafisation du monde est en marche, elle est de plus en plus saumâtre.