Le rendez-vous est à 15 heures. Sophie est prête. Brigitte a un truc à finir. Bernard repose son catalogue de voyages. 15h20, début de la réunion. L'agence explique la méthodo, la stratégie, les axes de recherches. Dans sa tête, le boss de l'agence les entend crier: «Les noms, les noms, les noms.» Alors, il abrège. Présentation du premier, du deuxième et ainsi de suite pendant quinze pages. Au nom numéro 12, Bernard a regardé Brigitte comme si elle s'était transformée en pomme d'amour. Il aime bien le n°12. Mais il est sage, il attend la fin. Et, surtout, il attend que sa boss aime le n°12. Fin de la présentation et tour de table. Sophie commence: «J'aime bien l'idée du 4, mais pas le nom.» Le boss de l'agence rappelle qu'il faut éviter les «j'aime, j'aime pas». Mais quand Brigitte dit qu'elle aime le 6, le 8 et le 11, il est d'accord. Bernard change d'avis, ce n'est plus le 12 qui lui plaît, mais le 11, «plus conforme à la stratégie internationale du sujet». Sur cette remarque, il se dit qu'il a marqué des points. Sophie lance une idée de nom. Le boss de l'agence lui dit qu'il est très bien, mais qu'il est déposé par un concurrent. Puis il explique qu'il faut se laisser du temps, qu'il s'agit là de réactions à chaud. Il dit: «Laissez mijoter.» Brigitte lui demande de retravailler certaines idées, il est OK. Ensuite, on en reparle, par téléphone, par Skype, par mails, par SMS. Bref, il fallait trouver un nom de marque. (A suivre)