On peut donc aujourd'hui prétendre, en toute impunité, assurer des relations presse pour 39 euros [cf. «Des Sourires et des hommes propose ses services de RP sur Groupon», Le 13H de la com, 30 septembre 2011]… Au-delà du coup de gueule bien légitime que sont en droit de pousser les professionnels des relations presse qui savent combien ce métier demande de rigueur, de suivi et d'expertise pour être efficace, on peut s'inquiéter sur le doute que pourrait semer de tels effets d'annonce: tentative de dégradation d'un métier par un discount qui ne pourra d'aucune manière tenir ses promesses; tentative de mettre en péril un secteur économique sain, qui en cinquante ans a atteint une maturité et un sérieux reconnus; duperie totale sur ce que sont de véritables relations presse; création d'une grande confusion des genres (l'e-mailing n'équivaut pas à des RP et peut tout au plus en être un des outils); mise en péril d'emplois (qui peut salarier et créer des emplois en France à 39 euros la prestation de service?).
Escroquerie intellectuelle
Dans notre métier des relations presse et relations publics, le «low cost» est une escroquerie intellectuelle quel que soit le sujet, corporate ou marketing. C'est un phénomène qui ne semble pas correspondre une réalité économique sur le marché français. Il est synonyme d'amateurisme, de risque, de standardisation, d'industrialisation qui vont à l'encontre de l'essence du métier qui, par définition, est basé sur des relations de confiance durables. Il s'agit de ne pas confondre plates-formes de diffusion (n'importe qui peut acheter un fichier presse) et professionnels des relations presse, qui doivent fournir un travail de compréhension, d'analyse, de contenu et de conseil très en amont du premier dossier ou communiqué de presse. Ils doivent faire preuve de talent, de créativité et de responsabilité.