La France arrive en tête des destinations de vacances préférées de nombreux Européens. Toutefois, si l'on regarde l'industrie du tourisme à l'échelle du continent, les Français sont moins enclins à voyager pour le plaisir que l'ensemble des Européens. En Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni, près de quatre sondés sur cinq sont partis en vacances au cours des douze derniers mois, alors qu'ils ne sont que deux sur trois en France. Nos compatriotes, d'ailleurs, ne privilégient pas forcément les transports aériens. Près de la moitié des ressortissants du Royaume-Uni, de l'Italie, de l'Allemagne ou de l'Espagne ont emprunté les voies aériennes au moins une fois l'année passée, contre un tiers pour les Français, qui préfèrent utiliser leur voiture pendant leurs congés.
Cependant, les voyageurs Français utilisent autant Internet pour la recherche et la réservation que le reste de l'Europe. Mais ils en ont une perception différente, qui varie selon leur expérience. Les voyagistes ne doivent pas oublier que la recherche et la réservation ne se font pas uniquement sur le Net: seuls 47% des voyageurs Français planifient et achètent leur voyage sur Internet, contre 57% des Britanniques et 69% des Suédois.
Si, dans certains pays, les deux tiers des sondés affirment «voyager pour se faire plaisir», seuls 29% des Français sont dans ce cas. En fait, 71% des voyageurs admettent qu'ils ont déjà une idée de ce qu'ils viennent chercher sur Internet. De plus, 50% déclarent qu'ils sont prêts à accepter certains désagréments (telles les heures de vol contraignantes) pour réduire les coûts, le plus fort pourcentage d'Europe! Il n'y a que très peu de différence, dans ce cas précis, entre voyageurs assidus et ponctuels, ou entre hommes et femmes. Notons tout de même que les touristes de moins de 34 ans attachent plus d'importance au prix, sont plus souples quant aux horaires et sont deux fois plus nombreux à accepter des perturbations dans les transports que leurs aînés.
Les agences de voyage devraient réaliser que vendre des voyages en ligne exige une expertise dans la présentation des produits, en particulier en matière de contenus et de visuels. Le contexte est également une arme à utiliser pour éloigner les clients des contraintes de prix, en proposant des informations utiles afin qu'ils prennent leur décision en toute connaissance de cause. Les voyagistes pourraient s'impliquer davantage auprès de leurs clients, en proposant par exemple des outils de planification et l'utilisation des médias sociaux.
En France, il faudrait plus investir dans la relation client. En effet, 40% des voyageurs français souhaitent travailler avec une bonne agence de voyage et établir une relation durable, contre 33% au Royaume-Uni. Près de 33% des voyageurs français se considèrent «fidèles à une marque»quand ils achètent un voyage en ligne, un pourcentage qui n'atteint que 20% au Royaume-Uni.