Certes, Facebook crée du lien. Personne ne reviendra là-dessus. Le «people centric» a fait ses preuves et la mobilisation mondiale autour de ce réseau social est sans conteste la plus belle réussite du Web 2.0. Pour autant, une nouvelle ère s'ouvre dans l'échange sur Internet. La curation, technique permettant d'agréger des informations diffusées sur le Web autour de centres d'intérêt, offre un deuxième niveau d'échange plus pertinent. (...)
Que recouvre ce mot un peu «barbare»? La curation est issue du mot «curator» qui désigne, en anglais, les conservateurs de musée qui sélectionnent des œuvres en vue d'organiser une exposition thématisée. Dans la jungle du Web où chacun tisse sa toile, les «curators» s'apparentent donc à des documentalistes avisés qui permettent à des internautes de rassembler des informations essentielles sans pour autant s'encombrer d'une page sur Facebook ou d'un blog chronophage.
Certes, on peut partager ses passions sur Facebook, via des «fan pages», mais, du coup, on les partage avec tous, donc avec personne en particulier. Et c'est sans doute la limite de la logique de Facebook: amitié et centres d'intérêt, ce n'est pas la même chose. Du coup, les internautes commencent à ne plus animer «leur fan pages» par manque de temps ou à s'en désinscrire pour donner la priorité à leurs amis dans leurs fils d'informations.
Sur les plates-formes dédiées, les «curators» non seulement partagent les informations en fonction de la thématique choisie, mais les mettent en scène, les collectent, les agrègent sur la base de contenus vivants, mis à jour régulièrement. Sans oublier les suggestions d'autres utilisateurs. (...)
L'audience s'en trouve plus qualifiée. Une aubaine pour les marques, qui peuvent trouver dans ces plates-formes d'audience un public concerné, prompt à une relation plus intime, plus exclusive. À l'heure où le contenu de marque s'apparente au nouvel eldorado des marques pour parler «autrement» à leurs clients et futurs clients, les plates-formes de curation deviennent un nouveau média social pour des communautés de passionnés. Le «topic centric social media» est né. Le Web communautaire entre dans une nouvelle dimension.