À écouter les spécialistes, nous pourrions penser qu'il existe aujourd'hui plusieurs Internet. Internet fixe, Internet mobile, demain Internet embarqué et bien évidemment Internet pour télévisions connectées. Il y aurait finalement autant d'Internet que de dispositifs technologiques.
Et, pourtant, il n'en est rien. Il existe bien un seul et unique Internet, et divers moyens d'y accéder. Ces moyens sont multiples tant en termes d'écrans que de présentations. En effet, pour chaque type d'écrans: ordinateur, smartphone, tablette, TV, il existe deux moyens d'accéder à l'information. Le premier par l'intermédiaire des navigateurs et des sites webmobiles, le second par l'intermédiaire d'applications récupérant les informations de contenus, également sur Internet.
Dans tous ces cas, il s'agit finalement d'un consommateur qui cherche le service d'une marque (e-commerçant, réseau social, presse, banque, etc.). Pour ce consommateur, pouvoir accéder à ce service au moment où il en a besoin ou envie constitue l'essentiel. Peu importe l'endroit où il se trouve et le dispositif technique dont il dispose.
Les marques ne peuvent plus aujourd'hui se contenter d'Internet fixe, au risque de générer de la frustration, de la déception et de perdre leurs consommateurs, qui vont se tourner vers des services plus accessibles et correspondant mieux à leur besoin. Elles ont dû intégrer les smartphones comme moyen d'accès à leurs services, elles intègrent aujourd'hui les tablettes et intégreront demain la télévision et l'ensemble des écrans, qu'ils soient dans la maison, dans la rue ou encore dans la voiture.
Les marques doivent répondre aux consommateurs en temps réel et en étant agnostiques quant au moyen d'accès utilisé. La marque doit utiliser l'information du dispositif technologique en place pour adapter la présentation à la fois à l'écran mais aussi à l'interface de saisie utilisée (clavier, tactile), en répondant à chaque fois de manière optimisée. Car si nous avons collectivement anticipé l'arrivée de la génération des «digital natives», nous n'avons pas anticipé le fait que ces mêmes «digital natives» s'exprimeraient massivement autrement que sur un PC ou un mobile.
Ce que nous voyons aujourd'hui du «digital native», c'est une génération de consommateurs qui ne connaîtra ni les claviers, ni les souris, ni les écrans dédiés. Pour eux, les interfaces de saisie et de lecture se confondent et permettent de retrouver des codes de navigation instinctifs, natifs. Le «digital native» est un consommateur d'information permanent pour qui il est évident qu'un écran est connecté.
Cette adaptation, cette disponibilité et cette présence permanentes, quel que soit l'écran, a bien évidemment un coût. Un coût auquel nous savons néanmoins aujourd'hui associer des revenus importants, liés à la très forte demande du consommateur d'accéder aux services non plus simplement depuis son ordinateur, mais de plus en plus depuis son smartphone ou sa tablette. Les acteurs du monde mobile ont d'ailleurs bien compris le besoin des marques de rationaliser tout en continuant à innover.
C'est dans ce contexte que nous devons construire les systèmes de demain, Internet fixe, mobile ou autre. Il est temps de passer à une autre vision: celle des services personnalisés accessibles en permanence, de partout et de tout écran via Internet et utilisant des données également accessibles via Internet. Car ce sont ces services qui sont massivement demandés et qui génèrent une consommation d'informations et de services via Internet de plus en plus forte, massivement poussée par des usages en situation de mobilité dans et en dehors du foyer.
Le déploiement massif des usages mobiles d'Internet constitue sans doute l'une des explications majeures au fait que l'audience française du Web, en 2010, ait augmenté de 15%.