Réagissant au dossier réalisé sur la «marque France», certains ont déploré que notre pays puisse être «réduit à une marque». Dénonciation amusante, venant de professionnels de la communication, et frisant le non-sens: une marque est, par définition, l'émanation de quelque chose sans qui elle n'existerait pas. Exister: littéralement, «être, hors de», soit plus simplement «être pour les autres». Les sages de l'antiquité l'avaient pressenti, les citoyens d'aujourd'hui ont le même ressenti: l'identité se «markète»! Et le moi devient une marque comme les autres.

Nul besoin d'être un «early adopter» pour déjouer les stratégies des annonceurs. Véritable maître aux manettes du Web 2.0, le public averti utilise intuitivement de plus en plus les marques traditionnelles pour… la sienne propre, individuelle ou communautaire. Dès lors, rien n'interdit d'imaginer une communication marketing intégrée pour les particuliers. Développement personnel, formation professionnelle, sites de rencontres ou conseil en image: tous les outils sont déjà là, prêts à être rassemblés en pôles au sein d'agences multi-expertes.

La possibilité de «brander» les individus comme n'importe quelle autre marque laissera rêveur tout communicant: des budgets forcément plus réduits, mais ô combien plus nombreux… Consommant aujourd'hui de plus en plus des médias dont il se méfie simultanément davantage, le public averti ainsi coaché devrait aussi – et toujours dans le même temps – se jouer encore mieux des annonceurs traditionnels. Pour mieux servir ses relations publiques, ou nourrir son identité, notamment numérique.

Toujours plus aléatoires, les prix signifient de moins en moins autre chose que la part de rêve que peuvent susciter produits et services. Indice crucial, le développement, jusqu'au paroxysme, la part du paraître dans l'être, et de l'être dans l'avoir…

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