«Conséquences extrêmement graves», «grand bond en arrière», «perte de transparence», «conflit d'intérêts»... À en croire certains publicitaires, la cession de 70 % de France Télévisions Publicité au consortium Lov-Publicis mettrait la patrie publicitaire en danger. Cette alliance soulève indéniablement des interrogations, auxquelles les autorités compétentes auront à répondre, mais ne mérite pas ce torrent alarmiste et cette dénonciation excessive.

 

Cette indignation surjouée en dit beaucoup plus sur ceux qui l'émettent que sur ceux qu'elle vise. Elle révèle la jalousie des concurrents de Publicis et l'hypocrisie maladive du secteur. Ceux qui crient au scandale dissimulent en fait, sous leur indignation, leur rage d'avoir échoué là où Maurice Lévy semble avoir tout réussi. Personne ne pourra me taxer de cirer les pompes du président de Publicis, groupe que j'ai quitté pour aller fonder avec Yves Salesses l'agence Change.

 

(...) La fameuse éthique, il y a longtemps que le secteur aurait pu la mettre en application, notamment lors des compétitions. Assumons une bonne fois pour toute que la publicité fait partie du monde du business, pas de celui des Bisounours. Les conflits d'intérêts ne sont pas nouveaux et concernent tous les groupes de communication.

Il est certain que cette cession constitue un atout pour le groupe de Maurice Lévy et il ne va pas se priver d'en jouer. Mais sa domination peut devenir sa faiblesse demain et une opportunité pour nous les petits. Très imposant, le paquebot Publicis pourra-t-il réagir de manière souple et pertinente ? À suivre. (...)

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