Chronique

La mono-tonie au travail, ça vous parle ? La génération slasher, ça vous dit quelque chose ? Êtes-vous un corporate hacker ? Changer est-ce une nécessité ou tout simplement l'envie de se révéler, d'exprimer tout ce que l'on pourrait être (quand l'ancienne génération dirait « tout ce que l'on aurait pu être ») ? Il s'agit bien d'oser, de se lancer pour faire quelque chose de sa vie, ou de ses vies, y trouver du sens. Olivier Saguez me le dit souvent : « qu'est-ce que je me suis ennuyé à l'école, il n'est pas question que je m'ennuie au boulot ! » C'est avec cette philosophie que le design réinvente les lieux « du travail » pour mettre fin à cette buro-tonie ! Le lieu c'est le lien, et c'est pour cela qu'il est un agent transformant.

Adieu métro-boulot-dodo

Cinquante minutes de trajet en moyenne en région parisienne, un lieu de travail sans âme, avec ou sans baby-foot d’ailleurs car ce n’est pas le baby-foot ni le canapé qui créent la convivialité d’un lieu, ni son efficacité ! Deux heures par jour pour lire tous ses mails... Et on travaille quand, concrètement ? Sachant qu’au bureau, un cadre est interrompu toutes les minutes et demi et qu’il lui faut 5 minutes pour se concentrer à nouveau.  Un éternel recommencement ! L’enjeu n’est plus d’avoir un espace à soi mais des espaces pour soi et pour tous. Des lieux différents pour chaque posture de travail, chaque activité de la journée (se concentrer – partager – innover – se détendre). Voire même créer une grotte. Un lieu de repli est tout aussi fondamental qu’un lieu d’échange ; c’est comme dormir pour obliger son cerveau à se concentrer et à supprimer toute sollicitation extérieure.

Le lieu est fertile

 Les usages au cœur de l’entreprise évoluent, le bureau aussi : il ne disparaît pas à l’ère du numérique mais devient pluriel et essentiel, comme le point de ralliement de sa communauté. Le lieu est le plus impacté par la transformation digitale, mais reste la source unique fédératrice de ressourcement et de partage. D’ailleurs, le lieu le plus innovant d’une entreprise est en général la machine à café parce que ce sont les regards croisés qui créent l’innovation, l’informel qui concrétise la culture de l’entreprise. Rabobank a pensé son siège social à Utrecht comme un lieu ouvert et amical où la liberté des postures et l’échange nourrissent la créativité.

Un morceau de vi(ll)e, un ancrage

Penser usages, c’est créer des porosités, avec la vi(ll)e. Vivre le bureau comme un espace public, comme un prolongement de son quartier, l’ancrer dans une expérience beaucoup plus riche où il est important de « faire circuler les gens pour faire circuler les idées », où la nature a toute sa place : de l’oxygène, du végétal, de la lumière… Pour voir le temps qui passe et rester connecté avec la vie réelle.  Ce n’est pas pour rien que certaines entreprises partent innover ailleurs, dans des espaces plus ouverts. L’enjeu pour elles demain ? Faire la même chose au bercail !

Le lieu est éternel

Avec un design confortable « quatre étoiles » et une ergonomie parfaite (l’éclairage, l’acoustique, la connectique, des lieux pour différentes postures et humeurs…), je suis convaincue que le lieu ne disparaitra pas. On peut tous travailler seul, à la maison, mais en nous réunissant avec d’autres, l’intelligence collective permet aux grandes idées de voir le jour. La rencontre, la mutualisation, l’échange sont au cœur de la culture d’une entreprise. Garder une gymnastique physique et psychique, c’est la clef pour ne jamais s’ennuyer !

Alors pas de doute, le bureau a encore de beaux jours devant lui.

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