Cela fait partie de ces choses qu'on a du mal à admettre: les journaux sont mortels. Après Le Matin et Le Quotidien de Paris - c'était au siècle dernier –, après, plus près de nous, France Soir et La Tribune (dans leur version quotidienne imprimée), serait-ce le tour de Libération?

La question est sans doute très prématurée. Pourtant, depuis quelques mois, la situation du quotidien s'est sérieusement dégradée. Les ventes sont mauvaises, les recettes publicitaires aussi, au-delà même du navrant épisode «Casse-toi riche con!».

Nul ne sait l'exacte réalité des chiffres, en dehors bien sûr des dirigeants et des actionnaires de cette entreprise qui a toujours été fragile et qui a déjà échappé au pire. Un conseil de surveillance de Libération devait se réunir mercredi 17 octobre.

D'autres quotidiens connaissent des difficultés. Mais, sur fond de sévère crise de la presse et de restructuration du système de distribution, celui-là accumule les problèmes, dont certains lui sont spécifiques: dépression post-Sarkozy, lectorat vieillissant, virage numérique mal engagé, sous-capitalisation chronique, management peu convaincant.

Libération est un quotidien national dont les ventes sont dramatiquement faibles (126 122 exemplaires, selon les derniers chiffres de l'OJD), quelque part entre Le Républicain lorrain et La Provence. Sans rapport avec son influence politique, culturelle et médiatique, certes, mais l'influence ne suffit pas à faire vivre une entreprise de presse.

Une marque (forte) qui ne vend pas (assez) ses produits: voilà où nous en sommes. La suite? L'idée d'un rapprochement avec une autre entreprise de presse refait surface. Le Monde, Les Inrockuptibles, Le Nouvel Observateur… Et si c'était la dernière occasion?

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