«Mieux consommer, c'est urgent», disait une publicité Carrefour en 2004. Plus que jamais d'actualité, ce projet est au cœur de la note que vient de publier la fondation Terra Nova, considérée comme proche du PS, et dont le titre illustre l'ambition: «Réinventer l'abondance: pour une politique des consommations».

 

Terra Nova en appelle à «réorganiser nos usages, nos besoins et nos productions pour réinventer une politique sociale et écologique des consommations». La publicité n'est pas absente de ces réflexions. Parmi les 85 propositions de Terra Nova, 17 la concernent directement.

 

L'une d'elles est même érigée au rang de «proposition socle»: «Refondre la régulation de la publicité en remplaçant l'actuelle Autorité de régulation professionnelle de la publicité par un Conseil supérieur de la publicité sur le modèle de l'Advertising Standards Authority britannique, impliquant pouvoir de censure en amont et amendes dissuasives».

 

La publicité extérieure doit être davantage limitée, contrainte et encadrée, estime Terra Nova, qui n'oublie pas la publicité télévisée qui cible les enfants et celle qui concerne «les produits alimentaires déséquilibrés».

 

Plus largement, «il faut que l'industrie publicitaire se modernise et accepte le nouvel espace de contrainte, démocratique, économique et écologique, où se meuvent tous les autres acteurs de la société».

 

Et le think-tank de conclure: «La publicité ne doit plus tant déclencher l'achat que fonder la confiance. Elle ne pourra opérer cette transition qu'en étant moins intrusive, en jouant moins sur l'impulsion, le symbolique, le rêve compensatoire.»

 

Une société avec cette publicité-là – et avec moins de publicité – se portera-t-elle mieux? Le débat mérite de ne pas être évacué.

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