Unilever aurait-il trouvé la bonne astuce pour continuer à vendre ses produits aux Européens frappés par la crise? Son PDG, Jan Zijderveld, a récemment dévoilé sa recette au quotidien Financial Times Deutschland: vendre des produits à l'unité ou en petite quantité pour que le prix affiché paraisse le plus bas possible. Une stratégie du type «bas de la pyramide» calquée sur celle adoptée en Inde ou au Bangladesh.
«La pauvreté revient en Europe, a-t-il déclaré. Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait ses courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget.» Logique. Sauf que l'Européen désargenté, alléché par le prix attractif des nouveaux produits, risque d'avoir des fins de mois difficiles. Le produit à l'unité, plus coûteux en emballage et en transport, est en effet toujours plus cher que son équivalent vendu au litre ou au kilo.
En mars, l'association Famille de France a tiré la sonnette d'alarme. Dans l'alimentaire, les miniconditionnements sont certes pratiques, mais d'un surcoût de 41% à 94%. Sans parler de l'impact sur l'environnement. Unilever espère ainsi augmenter ses marges tout en maintenant ses ventes dans une Europe en récession. Mais à quel prix?