On peut toujours compter sur l'audiovisuel public pour secouer la vie politico-médiatique et amuser la galerie. Ses programmes, la nomination de ses dirigeants, son financement sont les ingrédients d'une recette éprouvée quoiqu'inégalement divertissante. Les cent jours de François Hollande n'ont pas échappé à cette tradition un rien boulevardière.
A peine Jean-Luc Mélenchon avait-il tonné contre les «cent jours pour presque rien»  de François Hollande que deux ministres de Jean-Marc Ayrault, Jérôme Cahuzac (Budget) et Aurélie Filippetti (Culture et Communication), s'employaient à apporter la preuve du contraire en offrant un revigorant spectacle public au sujet de la publicité sur les antennes de France Télévisions. Bercy contre la Rue-de-Valois: un classique.
Le retour de la publicité après 20 heures? Dans les tuyaux pour le Budget, pas du tout pour la Communication. Le pugilat tournant à la farce, le Premier ministre a dû siffler la fin de la récréation… en pleine université d'été du PS.
Ceux qui commençaient à douter que Jean-Marc Ayrault puisse faire autre chose qu'annoncer la création d'une commission ou l'organisation d'une table-ronde ont-ils été impressionnés par la déclaration primo-ministérielle: «La question du retour de la publicité n'est pas à l'ordre du jour, (…) donc, il ne faut pas s'énerver, il faut rester calme, garder son sang-froid»?
On peut en douter. La question du financement de France Télévisions reste entière (lire p. 18). Un dossier explosif sur fond de préparation d'une nouvelle loi sur l'audiovisuel – peut-être au Parlement au premier trimestre 2013 – portant notamment réforme du mode de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public voire des membres du CSA, lequel va être rapproché de l'Arcep… ouf ! On n'a pas fini de s'amuser.

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