Yvonne de Gaulle fut une femme de son milieu et de sa génération, mais déjà d'un autre temps: effacée et à la maison. Claude Pompidou fut élégamment et discrètement malheureuse à l'Elysée. Anne-Aymone Giscard d'Estaing se fondit dans le décor. Danièle Mitterrand ne changea rien à sa vie de femme libre et de militante. Bernadette Chirac non plus, mais dans un autre registre. Carla Bruni-Sarkozy fit un disque et un bébé. Valérie Trierweiler veut être comme toutes ses devancières: fidèle à l'idée qu'elle se fait d'elle-même. Elle travaillait avant, elle travaillera pendant, elle travaillera après le mandat de son compagnon à l'Elysée. Une femme normale pour un président normal.

C'est tout? Pas exactement. Aux confins du droit des femmes et de l'éthique professionnelle, le débat sur le rôle des journalistes épouses ou compagnes de ministres et de président de la République n'est pas que people. «Je ne serai pas une potiche», a lancé, bravache, la Première Dame dans le Times de Londres après l'élection de François Hollande. Cela signifie, pour elle comme pour ses trois consœurs Nathalie Bensahel, Audrey Pulvar et Valérie de Senneville, de continuer à s'assumer socialement et financièrement.

On apprend cette semaine qu'à la différence, semble-t-il, d'Audrey Pulvar sur France 2, la très déterminée Valérie Trierweiler a obtenu gain de cause: elle continuera à travailler à Paris match. L'hebdomadaire publiera, deux fois par mois, un reportage culturel sous l'intitulé «Mes coups de cœur». Le sujet fait débat au sein de la rédaction du titre du groupe Lagardère et dans la profession en général (lire page 42): les écrits de Valérie Trierweiler seront, malgré qu'elle en ait, lus comme ceux de la Première Dame et ils risquent de biaiser la lecture de tout le journal. C'est faire injure à son intégrité professionnelle et personnelle que poser la question? Tant pis.

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