La télévision connectée, télévision du futur? Pas vraiment: la télé connectée, c'est maintenant! Des millions de postes de télévision connectables à Internet sont d'ores et déjà installés dans les foyers français. Aujourd'hui, ils représentent 30% des ventes. L'an prochain, ce sera 43%, selon le Simavelec. Fabricants, éditeurs, annonceurs, régies publicitaires... tout le monde est sur le pont prêt à participer à cette révolution qui a déjà commencé où se mêlent télévision, Internet et réseaux sociaux (lire notre dossier page 35).
La télévision connectée, ce n'est pas seulement la fusion de l'ordinateur et de la télévision, la fameuse convergence prophétisée par Jean-Marie Messier en son temps. C'est aussi l'adjonction d'un second écran, celui d'un smartphone ou d'une tablette, l'ensemble constituant un écosystème synchronisé. Concrètement: l'accès au programme via tel ou tel écran mais aussi l'accès à des contenus complémentaires – notamment de nature commerciale. Les perspectives sont encore incertaines mais les marques, les agences et les régies ont compris que de nouveaux usages sont en train de naître. Bien sûr, des réglages sont encore nécessaires, comme la mesure d'une audience additionnelle et en mobilité.
Ces innovations technologiques soulèvent aussi des questions juridiques qui, pour beaucoup, sont vertigineuses. Le CSA sera-t-il ce «gardien de square» que raillait Jacques Rigaud au début des années 1990? Pour encadrer des pratiques qui risquent de lui échapper, l'instance a installé une commission en février dernier. A suivre. Vertigineuse aussi la bataille qui s'annonce entre les chaînes de télévision et les géants du digital que sont les Google et autres Apple. Sans oublier, pourquoi pas, les fabricants qui pourraient s'inviter dans le match.