Cela n'a jamais été aussi vrai: l'élection présidentielle est «la mère de toutes les batailles». Pour les candidats, certes, mais aussi pour les médias et les instituts d'études (lire notre dossier page 35).

C'est qu'Internet, les réseaux sociaux et les chaînes tout info de la TNT bouleversent la donne - François Hollande vient de lancer une web-radio de campagne, ce qui lui permet de s'affranchir des règles du temps de parole dans les médias audiovisuels - et précipitent notre théâtre de campagne dans un spectacle permanent.

Il n'y a jamais eu autant de sondages (et encore ne parle-t-on que des études publiées), car il n'y a jamais eu autant de médias et de sondeurs. Au risque d'y perdre notre latin, comme lors de l'affaire du «croisement des courbes».

Dans cette partie, chacun joue son jeu. Pour les sondeurs - cela vaut aussi pour les think tanks -, la présidentielle est l'occasion d'affirmer un positionnement et de poser des jalons en vue de futurs contrats autrement juteux.

Pour les médias, qui pour les principaux ont signé un partenariat avec un institut, les sondages présentent un triple intérêt: de la matière éditoriale à mouliner, de la reprise médiatique potentielle, et des ventes ou de l'audience.

Le fin du fin est de gloser sur les limites du système, en agitant par exemple le fameux intervalle de confiance, alias la marge d'erreur, ou en pointant les biais de tel mode de recueil. Une partie à jouer en finesse car elle menace potentiellement tout l'édifice... A quand un sondage sur la confiance des Français dans les études d'opinion?

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