En octobre dernier, Stratégies fêtait ses 40 ans, l'occasion d'une rétrospective et d'un peu de prospective. La prospective est à nouveau au programme dans ces colonnes, à l'occasion de l'exposition «2062», qu'accueillera la Gaîté lyrique, lieu parisien consacré aux cultures numériques, du 1er février au 25 mars dans le cadre d'un ambitieux «aller-retour vers le futur».
Stratégies s'est associé à cette initiative en demandant à de jeunes créatifs internationaux en vue – en poste chez DDB à Paris, Muir Howard à Londres, Wieden & Kenney à Amsterdam et Loducca à São Paulo – de se projeter en 2062, dans cinquante ans, et de travailler sur le futur de la publicité. Et donc, nécessairement, du monde dans lequel nous vivrons.
Le résultat, qui sera exposé à la Gaîté lyrique dans quelques jours mais dont vous avez un premier aperçu dans ce numéro (lire page 20), est intriguant et, c'est notre conviction, enrichissant.
Les créatifs que nous avons sollicités ont «inventé», qui, le prototype d'une machine faite pour perfectionner notre futur, un futur dans lequel le viral sera peut-être à prendre au pied de la lettre; qui, des organismes transformés par la bioélectronique et qu'il faudra bien «nourrir»; qui encore, des micro-puces intégrées au corps humain et des écrans sous la peau comme autant de nouveaux médias; qui, enfin, des impulsions électriques envoyées au système limbique, la partie du cerveau influant sur le comportement et les émotions...
Bien sûr, nul ne sait exactement de quoi 2062 sera fait, mais une chose se vérifie avec cette expérience: la création au sens large est une façon aussi efficace qu'agréable de se projeter dans deux générations.