Internet reste l'arme favorite des ONG. Jeudi 17 novembre, c'était au tour des Prix Pinocchio des Amis de la Terre de dénoncer les entreprises françaises dont les activités sont en contradiction avec les beaux discours sur le développement durable. Treize mille internautes ont participé, désignant les lauréats. Dans la catégorie «plus vert que vert» couronnant les communications les plus abusives et trompeuses, Vinci remporte le premier prix pour ses efforts de «verdissement» du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Afin de compenser la destruction massive de terres agricoles, le groupe se contente de créer un observatoire agricole, une ferme de démonstration en face des parkings et, comble du cynisme et de la récupération pour l'ONG, une AMAP encourageant l'agriculture durable. Autre lauréat: l'Observatoire du Hors-Média (OHM) créé pour réhabiliter le rôle du papier auprès des institutionnels et du grand public. Sa campagne lancée en 2011, «J'aime mon prospectus», rappelle que la production de papier se fait en France à partir de déchets de scieries ou de recyclage de vieux papiers. Faux, répond l'ONG : 60% du papier est importé. Un prospectus a donc toutes les chances de provenir d'une forêt primaire du Canada ou d'une immense monoculture d'eucalyptus d'Amérique latine. Quant à l'industrie papetière, c'est la quatrième industrie manufacturière la plus émettrice de CO2. Or l'OHM n'hésite pas à déclarer que le papier protège les forêts et lutte contre les changements climatiques. Sans complexe.