Les entreprises qui réduisent leurs dépenses de communication finissent le plus souvent par le regretter. Cela s'est vérifié en 2009 après la faillite de Lehman Brothers. Aux dernières nouvelles, cette erreur ne s'est pas - pas encore - répétée depuis que la zone euro est entrée dans les turbulences. Tant mieux. En annonçant une baisse de 15% de ses dépenses de communication, l'Etat fait-il preuve d'une gestion rigoureuse ou cède-t-il à la démagogie pré-électorale?
«Pour des raisons d'impartialité de la puissance publique et aussi par la volonté de faire des économies, nous souhaitons que la communication du gouvernement soit minimale dans cette période, a expliqué lundi 14 novembre Valérie Pécresse, ministre du Budget, devant les députés. C'est important pour les droits de l'opposition et c'est une forme d'exemplarité du gouvernement.» Emouvant. Mais un peu court.
Bien sûr, comme l'a souligné la Cour des comptes, les dépenses de communication se sont envolées sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais il convient dans ce débat de séparer les études et autres séances de coaching des campagnes de communication publique. Sans doute toutes les sources d'économies doivent-elles être explorées mais, s'agissant des dépenses de communication de l'Etat et des ministères, les sommes en jeu (40 millions d'économies) ne sont pas de nature à sauver le triple A de la France.
Reste le symbole. Justement. Au moment où le nombre des morts sur la route est passé sous la barre des quatre mille et alors que Nicolas Sarkozy maintient son objectif de moins de trois mille tués, il serait consternant que l'action publique perde en efficacité pour quelques millions d'euros.