C'est le plus important plan social de l'année et il survient dans le secteur de la presse. Jeudi 3 novembre, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire de la Comareg, éditeur du leader français de la presse gratuite d'annonces Paru Vendu, et d'Hebdoprint, son centre d'impression. Propriétés de Groupe Hersant Media (GHM), ces deux sociétés emploient 1 650 personnes, qui vont être licenciées d'ici une semaine.
Deux phénomènes expliquent cette effroyable casse sociale: la crise économique qui a réduit l'ensemble des investissements publicitaires dans l'emploi, l'immobilier, l'automobile, et la migration du marché des petites annonces sur Internet.
Internet, fossoyeur de la presse? Prière de ne pas tout mélanger! Le Web est lourd de menaces pour des pans de l'industrie de la presse mais il est aussi riche de promesses pour d'autres segments. Notamment pour l'information professionnelle et spécialisée.
La chimère d'une information gratuite financée par la seule publicité s'éclipse, semble-t-il, au profit d'un modèle mixte, voire essentiellement assis sur la vente de contenus à valeur ajoutée. Mais cela ne suffit pas. Dans l'univers dilaté et émietté qu'est le Web aujourd'hui, où menace plutôt l'excès que la pénurie d'information, une autre condition nécessaire est de pouvoir s'appuyer sur une marque forte, reconnue, identifiée.
C'est le cas par exemple de Mediapart.fr. Créé en mars 2008 par l'ancien directeur de la rédaction du Monde, ce site d'information a assis sa notoriété sur le scoop, essentiellement dans les sphères de la politique et de l'économie. Il vient d'engranger ses premiers bénéfices, avec une marge d'exploitation de 10% (lire page 31). Une vraie bonne nouvelle.