Stratégies vous entraîne cette semaine, à l'occasion d'un «dossier hommes» (lire page 31), à la recherche de l'homme digital. À l'instar de la «digital mum», une cible récente qui fait florès (cf. Stratégies n°1623 du 3 mars 2011), existe-t-il un «digital man»? Abyssale question… qui soulève pas mal d'interrogations.
Chacun(e) s'accordera en toute hypothèse sur le fait qu'il y a belle lurette que les hommes ne s'intéressent pas qu'aux seules carrosseries en tous genres. Une certaine presse ne s'en est pas vraiment remise, tandis que s'ouvrait un autre segment de marché, celui des magazines masculins haut de gamme, savant mélanges de mode, de sport, de culture et de «lifestyle». Le marché publicitaire n'attendait sans doute que cela.
Pourtant, parler aux hommes, pour les marques, disons, non spécialistes, ne va pas de soi. En dehors de la cosmétique, ni les marques de grande consommation ni les distributeurs ne semblent activer les moyens nécessaires pour toucher les 48,4% de la population qui forment la gent masculine. Peut-être parce que les hommes – ces grands sensibles – sont une cible délicate à toucher et qu'ils sont rétifs aux catégorisations trop rapides.
À ce propos, on ne résistera pas, toutefois, à souligner ici le fait, à en croire certaines études, que la société serait dans une phase de «resexualisation» dans laquelle l'homme réaffirme sa virilité. Peut-être tout cela finira-t-il dans la cuisine: après le «métrosexuel» et l'«übersexuel», voici que, dans le sillage d'émissions culinaires à succès, se lèverait le «gastrosexuel», homme jeune et aimant cuisiner. La casserole, dernier piège à filles?