Y a-t-il un problème Havas? C'est la question que Stratégies pose en couverture de ce numéro. Pourquoi? Propriétaire d'Havas, le groupe Bolloré regroupe en son sein trois métiers: communication; conseil médias et achat d'espace; médias et régies. Publicis est dans une situation assez proche mais n'est pas propriétaire de médias.
La situation de ces deux groupes est pour le moins atypique. Ils en tirent des positions d'influence. S'exposent à des conflits d'intérêts. Alimentent la machine à fantasmes. Un peu comme si un médecin était aussi propriétaire d'une pharmacie et d'un laboratoire pharmaceutique. Cet état de fait pose des questions de principe. Mais aussi des questions de pratiques potentiellement problématiques.
Débat public
Or nous y voilà: Havas Media, la branche de conseil en stratégie médias et achat d'espace publicitaire du groupe présidé par Vincent Bolloré, ne privilégie-t-elle pas les supports de Bolloré Média dans ses recommandations, au détriment, peut-être, de leur efficacité?
L'enquête de Stratégies valide le fait que des interrogations, parfois même des reproches ou des accusations sont formulées sur le marché. Les responsables de Bolloré Média et d'Havas Média s'en défendent vivement. Mais comme l'affirme l'Union des annonceurs, «il est [...] indispensable qu'Havas Media lève tous les doutes – au quotidien – que ses clients peuvent avoir à ce propos» (lire page 6).
Le rôle de Stratégies est de questionner son univers professionnel pour mieux accompagner marques, conseils et médias dans leur cheminement. Y a-t-il un problème Havas? Le débat, qui de longue date a cours de manière souterraine, est aujourd'hui public. Nous ne croyons pas qu'il faille le regretter.
