La tension monte dans le «cyberespace». Et la Maison-Blanche montre les dents: les États-Unis «répondront aux actes hostiles dans le cyberespace de la même manière qu'à toute autre menace pour le pays». Pour l'administration Obama, les «cyberattaques» sont considérées comme des actes de guerre ouvrant la voie à de possibles représailles militaires.
La réalité rejoint la science-fiction. Le 1er juin, Google annonçait que les comptes de sa messagerie Gmail de responsables américains avaient été piratés depuis la Chine. Deux jours plus tard, on apprenait que des espions avaient aussi tenté d'infiltrer les services de messagerie de Microsoft et Yahoo. Dernier épisode en date, des pirates informatiques viennent d'affirmer s'en être pris à un site lié au FBI.
Face à ces intrusions qui ne visent pas que l'administration américaine (l'action Sony a chuté de plus de 3% lundi 6 juin après l'annonce d'une nouvelle intrusion illégale sur le site de la filiale européenne du géant japonais), la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, s'est dit «très inquiète».
Plus ou moins directement et officiellement mis en cause, Pékin a vivement rejeté toute responsabilité dans ces affaires. Cherchant à calmer le jeu, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré: «Nous prenons les cybermenaces très au sérieux et nous en voyons de diverses sources et pas simplement d'un pays ou d'un autre.» Et de proposer: «Nous pourrions éviter de sérieuses tensions internationales à l'avenir si nous pouvions établir dès que possible un code de conduite (...).»
Et si la prochaine «crise des missiles de Cuba» survenait dans le «cyberespace»?