John Galliano avait une réputation sulfureuse, il a aujourd'hui une image scandaleuse. Son employeur, la maison Dior Couture, a sans tarder coupé les ponts. Michèle Alliot-Marie avait une réputation de droiture, elle a aujourd'hui une image brouillée. Son employeur, la maison Sarkozy, a fini par s'en séparer lors du dernier remaniement gouvernemental. Un couturier star, une ministre régalienne: parfois l'image confirme la réputation, parfois elle l'infirme.
Mais la réputation n'est pas l'image, c'est en tout cas le point de vue développé par plusieurs spécialistes dans ce numéro (lire en p.7). De fait, l'image peut faire écran à la réputation: McDonald's, l'une des entreprises que les Français ont longtemps adoré détester, jouit d'une bonne image, mais sa réputation n'est pas à la hauteur, si l'on en croit le baromètre réalisé par l'institut Via Voice pour Syntec Conseil en relations publiques, dont nous publions les résultats cette semaine (lire en p.10).
À propos de RP, voici une nouvelle: les professionnels du secteur veulent un changement de vocabulaire. Ne dites plus «relations publiques» mais «relations publics» (lire en p.6). C'est-à-dire relation avec les publics, comme les relations investisseurs pour les investisseurs. Des publics divers: journalistes, analystes, parlementaires, militants, etc., bref les fameuses «parties prenantes», parmi lesquelles les blogueurs et, au-delà, les internautes, ne sont pas les moins importants, conduisant les agences spécialisées à développer de nouvelles compétences sur le Net (lire en p.30).
Adieu petits-fours et coupes de champagne? Pas exactement. Simplement, les RP ne veulent plus être résumées à cela. C'est légitime. Question d'image. Et de réputation.