Claude Perdriel peut-il rater sa sortie? À 84 ans, on ne le lui souhaite certes pas. Mais l'actualité des derniers mois invite cependant à se poser la question. Du Matin de Paris au Nouvel Observateur, il a marqué l'histoire de la presse de la deuxième moitié du siècle. Du siècle dernier.

Que va devenir le groupe de presse indépendant qu'avec pugnacité et talent il a bâti au fil des années, mais qui reste fragile? Pour un chef d'entreprise parvenu au soir d'une vie bien remplie, la question de la transmission est une préoccupation de tous les instants.

Dans un monde ultraconcurrentiel et à l'heure où les investissements sont si importants et si difficiles à amortir, l'avenir du groupe Nouvel Observateur (qui édite le news magazine du même nom, ainsi que Challenges et Sciences et Avenir) passe sans doute par une alliance. Et par le choix des hommes.

En 2010, Claude Perdriel a échoué dans sa tentative de rachat du Monde. Il s'était associé avec Orange et Prisa. L'opération aurait fait sens. Il explore aujourd'hui une autre voie, celle d'un rapprochement avec Libération. Là aussi, cela fait sens. Parce que les deux journaux défendent des options proches. Parce que ce sont deux entreprises indépendantes des grands conglomérats. Parce que Laurent Joffrin – le coprésident et directeur de la rédaction de Libération a par deux fois dirigé la rédaction du Nouvel Observateur – est le mieux placé pour réussir dans cette mission.

Pour toutes ces raisons, il faut souhaiter à Claude Perdriel de pouvoir passer la main dans la sérénité. Avec le sentiment du devoir accompli.

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