L’un reproche à des journalistes de France 2, qui l’interrogent sur sa stratégie de communication, de « s'intéresser trop à eux-mêmes et pas assez au pays » et fustige dans Le Point la « consanguinité » entre « une partie des industriels de la défense » et la presse. L’autre défend une femme issue de ses rangs, devenue chroniqueuse appointée sur C8, la chaîne de Vincent Bolloré, en précisant qu’elle n’est « pas mandatée et libre ». Soyons honnête, il y a encore quelques mois, bien malin qui eût pu déceler chez Macron une critique ouverte du système médiatique qui lui a globalement toujours souri jusqu’à cet été. À l’inverse, les charges contre la « caste » journalistique avaient fait de Mélenchon un parangon de la vertu en matière de collusion avec les grands médias « mainstream ». C’est comme si l’un et l’autre avaient échangé leur rôle. Mélenchon a besoin de continuer à exister dans l’opinion par tous les moyens. Et Macron, de moins en moins populaire, ne se prête plus facilement au jeu du décodage formel. Il a d’ailleurs pris un porte-parole journaliste, Bruno Roger-Petit, pour parler à la presse. À l’ancienne.