Édito

Voir son enseigne prise dans la tourmente médiatique, et devoir basculer en com de crise, reste la hantise de tout(e) dircom. La tornade qui s’abat actuellement sur les dirigeants des maisons de retraite Orpea et Korian devrait nous faire réfléchir. Il ne suffit plus d’envoyer un patron, rompu aux techniques de com, avec des éléments de langage bien huilés, clamer haut et fort que « l’on fait passer l’humain avant tout » sur les plateaux télé, pour que l’orage cesse. A fortiori quand on fait face à un travail très documenté, comme celui du journaliste Victor Castanet dans Les Fossoyeurs (Fayard), déjà réimprimé sept fois selon le Figaro, et qui devrait dépasser les 100 000 exemplaires écoulés. La réponse doit être à la hauteur de l’émoi suscité par cette affaire. Or ce scandale prend la tournure d’un phénomène de société, puisqu’il met en jeu la santé de nos aînés, concerne tous les Français, et pose la question du modèle économique même des maisons de retraite… À l’heure où toutes les entreprises s’auto-décernent le label « responsable » et « engagée », gare au retour de bâton ! Cet engagement ne peut pas s’envoler à la première crise venue. En effet si nos concitoyens plébiscitent ce mouvement éthique, selon un sondage Harris-Interactive pour le Mouvement Impact France, ils se montrent exigeants : 75% des sondés expriment une méfiance envers les engagements affichés par les entreprises et 67% déclarent difficile de distinguer celles qui sont réellement responsables, des autres. Voici venu le temps des preuves !

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