Régie

366, la régie de la presse quotidienne régionale regarde au-delà de ses frontières naturelles en prévoyant au moins de doubler de taille.

À l’heure du projet de fusion TF1-M6 et du rapprochement Canal+-Lagardère-Prisma, quelle place pour une régie unifiée de la PQR ? Stéphane Delaporte, son directeur général, est l’auteur d’une réflexion stratégique pour ses actionnaires, les groupes de presse régionale, dans laquelle il appelle à doubler voire à tripler de taille d’ici trois à quatre ans. Son idée : élargir le hub d’expertise et de savoir-faire commercial à d’autres acteurs comme les radios locales, les afficheurs, des magazines ou des hebdos locaux et peut-être même les cinémas. Bref, tous ces médias positionnés sur la proximité et qui profitent d’un regain d’intérêt des annonceurs en quête d’authenticité et de confiance auprès du consommateur.

L'âge de raison

 « Les crises des Gilets jaunes et du covid n’ont fait que renforcer la pertinence de ce qui est local », rappelle-t-il. Or la régie 366, opérationnelle depuis sept ans, est aujourd’hui à l’âge de raison. Elle a su démontrer sa capacité de croissance (un CA en hausse de 16,6 % en 2020 et de 8 % en 2021), la pertinence de son organisation instillant depuis 2018 l’expertise et le marketing au cœur des unités commerciales et, enfin, sa capacité de développement sur le digital (+18 % en 2021) comme sur la vidéo qui représente désormais 28 % des revenus digitaux. La régie s’est renforcée sur les opérations spéciales, comme le multilocal avec les offres Hexago. Et une filiale commune avec Territoires TV, 366 TV, commercialise à présent 17 chaînes locales. Sur la vidéo, la régie veut passer de 500 millions à 1 milliard de streams en travaillant sa production sous forme de verticales (mobilités, santé, alimentaire, made in France en régions).

Résultat, la régie a vu ses recettes progresser de moitié en quatre ans, pour atteindre 110,5 millions d’euros (dont 1,5 million pour les 50 % de 366 TV). Il s’agit cette fois d’atteindre 250 millions d’euros d’ici à 2026. Face au développement des BFM Régions, aux Gafa et aux mouvements de concentration, la PQR ne suffit plus : « Le marché est en train de se massifier partout, nous entrons dans la phase 2, et cela peut se traduire pour nous par des rapprochements ou des prises de participation », note Stéphane Delaporte. La prise en régie de supports fait aussi partie de sa stratégie.

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