Au moyen de contenus pédagogiques sur Facebook ou d’outils de mobilisation de communautés sur Instagram, Meta France mène campagne en faveur de l’inscription et de la participation électorales.
Le départ de Sheryl Sandberg tourne la page, pour Meta, d’une sorte d’âge d’or de la publicité mobile, face notamment aux mesures d’Apple pour empêcher les cookies tiers. Mais il est un domaine où l’entreprise de Mark Zuckerberg, désormais orientée vers le métavers, ne change ni de stratégie ni de capitaine : c’est celui du lobbying, depuis quatre ans entre les mains de Nick Clegg, l’ancien vice-premier ministre britannique. Témoin, l’offensive que déploie en France le géant américain pour se ménager les pouvoirs publics et les médias.
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Le 2 juin, Meta France a ainsi annoncé un « partenariat inédit » avec le gouvernement et l’ONG A Voté pour aider à la participation citoyenne aux élections législatives des 12 et 19 juin. Modalités d’inscription sur les listes électorales, vote par procuration, rappels du scrutin… Toute une panoplie de contenus pédagogiques est déployée et amplifiée sur Facebook et Instagram afin de toucher les socionautes. Des stickers dédiés sont aussi proposés dans les stories d’Instagram pour mobiliser ses communautés. Un quiz sur Facebook News, accessible via un onglet, offre de s’informer sur le fonctionnement de l’Assemblée ou le travail des députés. Même une opération au festival We Love Green a été menée, du 3 au 7 juin, pour encourager les jeunes à se rendre aux urnes. « Il s’agit d’aller à la rencontre des jeunes et de les convaincre d’aller voter », annonçait Elisa Borry-Estrade, responsable des affaires publiques de Meta France, le 2 juin.
Ces opérations suivent les initiatives engagées lors de l’élection présidentielle. Avec A Voté, un chatbot sur WhatsApp, toujours en service, a été créé pour évaluer sa situation électorale et s’inscrire, le cas en échéant, en orientant vers le site elections.interieur.gouv.fr. En partenariat avec Konbini, une campagne « Ça vote ? » a mobilisé de son côté des influenceurs et permis à des contenus, engageant à s’inscrire sur les listes électorales, de collecter 17 millions de vues. Quant aux notifications en haut du fil Facebook sur les dates limites d’inscription, elles ont généré 1,1 million de clics sur le site du ministère de l’Intérieur. « Il y a une augmentation du nombre d’inscrits sur les listes électorales », se félicite Elisa Borry-Estrade.
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Pour préparer les élections, une campagne de décryptage de l’information en ligne avait été menée dès février avec Loopsider pour détecter les infox à travers « Fake ou quoi ? » sur Instagram. Outre une formation gratuite sur WhatsApp pour identifier les infos crédibles avec France 24, le partenariat existant depuis cinq ans avec l’AFP sur la vérification des faits, a aussi été enrichi par une série de vidéos pour ne pas tomber dans le piège des images et rumeurs douteuses.
Pour Meta, qui vient de signer un accord de droits d’auteurs avec la Scam et s’est entendu avec l’Alliance de la presse d’information générale sur les droits voisins avant de lancer Facebook News, incluant de nombreux partenaires médias, c’est une façon de convaincre que ses plateformes jouent un rôle positif dans la démocratie en aidant les citoyens et les relais d’opinion à exprimer leurs voix.