Dossier 500 AGENCES ET MÉDIAS

Selon notre classement Altarès, en chiffre d’affaires et en résultat net, les géants internationaux renforcent leur empreinte. L’audiovisuel réalise une belle année bénéficiaire quand les acteurs du digital augmentent leurs revenus.

Notre classement 2023 des 200 premiers médias en France

« Des groupes qui résistent bien sans engranger ce qu’il faut pour la suite ». Jean-Clément Texier, président de la Compagnie financière de communication, résume ainsi notre classement des médias. Le premier d’entre eux, Canal+, passe la barre des 6 milliards d'euros de CA (+3,2 %), soit l’équivalent des groupes TF1 et M6 réunis, ce qui fait regretter à l’expert leur fusion avortée. Avec les deux tiers de ses abonnements à l’international, Canal+ attend le rachat du Sud-Africain Multichoice pour doubler le nombre de ses abonnés, à 50 millions. Si sa partie française est toujours en déficit, le groupe affiche 525 millions d'euros de résultat mais il doit à présent honorer une dette de 655 millions envers le Fisc principalement en raison d’une TVA réglée à 10 % au lieu de 20 %, en tant que plateforme depuis 2019. Une « instabilité fiscale », selon l’ancien banquier, pour qui Canal+ a sans doute pensé que son soutien obligatoire au cinéma français méritait certains avantages.

Recul des recettes publicitaires

Autre acteur clé à l’international, JCDecaux continue son développement en atteignant près de 3,6 milliards d'euros de CA (+7,6 %). Sa seule limite semble être les freins mis à la concentration sur les marchés de l’affichage. De leur côté, TF1 et M6 réalisent deux très belles années bénéficiaires, avec 192 millions et 234 millions d'euros de résultat net, tout en étant en décroissance en CA après un recul des recettes publicitaires au premier semestre. Le groupe NRJ (+3 %) dégage 45 millions d’euros de résultat net là où Lagardère News (-2,7 %) perd près de 25 millions. Du côté des sociétés dépendantes de l’État, France Télévisions voit son CA régresser (-4,6 %) alors qu’il progresse à Radio France (+6,1 %).

Concernant les groupes issus du digital, Facebook poursuit son ascension mais à un rythme moins soutenu qu’Infopro Digital (+5,5 %) et Reworld Media (+8,6 %). « Infopro a su devenir un consolidateur d’entreprises fragmentées, avec une dimension internationale, qui exploite des communautés de professionnels pour lesquels il multiplie la vente de services », souligne Jean-Clément Texier. Quant à Reworld Media, « plus proche du brand content que de la pureté éditoriale », selon lui, il se hisse au-dessus des groupes de presse, à l’exception du groupe Figaro (+6,5 %) « qui profite de son rachat de CCM Benchmark et de la reprise de l’activité voyages ». Solocal enregistre une nouvelle année de déclin en CA (-10,1 %) alors que Google France ne communique pas ses résultats. Le recul de Webedia n’est sans doute pas significatif en incluant l’étranger, la société affichant « plus de 500 millions d’euros » de CA en 2023, lors de l’entrée minoritaire dans son capital de la famille Arnault à la mi-2024.

La presse est dans une situation contrastée. Les Echos-Le Parisien conforte ses revenus de 6 %, sans communiquer son résultat, mais le groupe Le Monde (-1,6 %) et Prisma Media (-4,4 %) voient les leurs se tasser, avec des marges bénéficiaires très différentes. La PQR, selon l’expert, reste en retard dans son virage numérique. Certains indépendants, comme Ouest France, sont en déficit malgré une hausse de CA de 4 % et leur développement dans la TNT comporte des risques. À la différence de CMI (-5,3 %), il ne peut s’appuyer sur un Kretinsky ou des synergies dans l’édition.

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