Qui est Pascale de La Tour du Pin, présentatrice du Soir week-end d'Europe 1 ?

Elle nous a trouvé du temps dans son planning millimétré puisqu’elle travaille depuis deux mois 7 jours sur 7. Du lundi au vendredi sur C8 et au moins jusqu’au 28 février 2025 [date de l’extinction du signal de la chaîne sur la TNT], Pascale de La Tour du Pin arbitre les débats entre Yann Moix et Éric Naulleau dans Pascale, Éric, Yann et les autres sur C8. Du vendredi au dimanche, elle prend l’antenne en direct sur Europe 1 Soir week-end de 19 heures à 21 heures. On la rencontre donc à Europe 1 un vendredi, après l’enregistrement de l’émission du jour sur C8 et avant le direct à la radio. Elle se dit ravie de cette nouvelle expérience. « Quand j’ai eu cette proposition, je vous avoue franchement, j’ai foncé », assure cette quadra tirée à quatre épingles : chemise azurée ajustée et talons (très) hauts impeccables, comme les boucles de son brushing que le photographe a immortalisé ci-contre. « J’ai ici une liberté de parole très appréciable. Europe 1 communique sur ce thème et je trouve que cela a du sens pour le vivre de l’intérieur car c’est la vérité », nous dit-elle. Le mot vérité reviendra comme un leitmotiv pendant notre heure d’entretien, ponctué de nombreux « On ne va pas se mentir » et d’un « je suis très franche. C’est un gros défaut. Je ne sais pas mentir ». Faut-il y voir une forme de mimétisme avec la communication chère à Cyril Hanouna ou un attachement atavique à l’exactitude pour une journaliste biberonnée à l’info, qu’elle a présentée et incarnée sur BFMTV et LCI pendant quinze ans, dont onze en matinale.

Cette fille d’avocat a bataillé pour devenir journaliste, depuis Périgueux où elle a grandi. « "Ce n’est pas un métier" me répétait en boucle mon père », se souvient-elle. C’est pourtant lui qui est à l’origine de l’épiphanie. Il lui avait dégotté par un de ses amis un stage de 3e à France Bleu Périgord. « Un coup de foudre »… réciproque, puisqu’elle parvient à y animer dans la foulée une émission pendant sept ans. En parallèle, pendant toutes ses vacances d’été, la jeune fille déterminée et plutôt culottée sollicite des stages et découvre des rédactions de Sud-Ouest à Télé Poche. « Après avoir fait deux ans de droit imposé par mon père, j’ai fait l’école qu’a rachetée Franck Papazian [propriétaire de Stratégies] », détaille Pascale de La Tour du Pin.

Elle trouve rapidement du travail sur la radio BFM avant son rachat et son intégration au groupe Altice. Au bout de sept ans d’une coanimation idyllique avec Christophe Delay, son aîné de dix ans, elle s’éclipse « je ne pouvais pas rester la petite nana du duo de la matinale de BFM ». LCI l’a démarchée pour lui proposer sa matinale en majesté. Elle fonce, avant que Marc-Olivier Fogiel ne lui propose de revenir sur BFMTV, quatre ans plus tard, pour animer la tranche de midi. Deux ans après, elle repart. « Je suis un ovni », avoue-t-elle face à ces allers-retours.

Tapis rouge

« C’est une chouette fille, très entière et avec un sacré culot. Mais au fond, elle est plus animatrice que journaliste. C’est son paradoxe. Elle aspire à la notoriété, aux paillettes et à l’argent qui vont avec l’animation tout en revendiquant la crédibilité attachée aux journalistes », nous confie une voix en interne. Cette mère de deux enfants 17 et 19 ans, récemment divorcée après 20 ans de mariage surprend son monde en acceptant la proposition de Cyril Hanouna, dealée dans sa propriété du Var où il lui a déroulé le tapis rouge. Être son joker et animer des émissions politiques qui ne verront finalement pas le jour. Les mauvaises langues ont assuré qu’elle a accepté pour l’argent « Faux, dit-elle. BFMTV s’alignait sur l’offre de H2O, fin du dossier ». Certains chez BFMTV assurent que la chaîne info ne s’alignait pas. « Dans ma tranche, j’étais numéro 1 des chaînes info sur BFMTV et on m’avait proposé une heure de plus. Mais je ne voyais pas la marche d’après. Au fond, je suis un peu rock’n’roll. J’ai pris le risque de mettre ma carrière par terre mais j’ai appris plein de choses et j’aime m’enrichir de la différence », avoue-t-elle.

Résultat ? Une saison d’antenne sans bad buzz, juste un œdème de Quincke qui l’a empêchée d’assurer une émission. « La seule fois de ma carrière, parce que, même avec 40 degrés, je suis à l’antenne. Et avec mon émission PAF, j’ai fait +20 % d’audience sur la saison », assure Pascale de La Tour du Pin. Sur Europe 1, elle a l’impression de retourner dans son couloir de nage. On la trouve inchangée depuis notre première rencontre il y a dix ans. Seulement plus directe et armée d’un rire un rien mécanique. « Je suis beaucoup plus alignée avec moi-même et je n’ai plus besoin de reconnaissance ». Juste de l’adrénaline qui la fait vibrer depuis ses 15 ans.