La régie publicitaire de la SNCF, MediaTransports, annonce le 28 octobre qu’il n’y aura pas de publicité pour l’autobiographie de Jordan Bardella dans les gares.
Nulle trace de Ce que je cherche dans les gares françaises… Le livre autobiographique du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, ne fera pas l’objet de publicité dans les gares hexagonales. La décision a été prise par MediaTransports, la régie qui gère les panneaux publicitaires dans les gares SNCF et le métro parisien. Sollicitée par l’AFP, l’entreprise a précisé que le visuel de l’affiche contrevenait « aux principes de neutralité » propres à la régie publicitaire. Des syndicats de la SNCF avaient auparavant estimé qu’une campagne de publicité « au service d’un parti politique d’extrême droite » n’avait pas sa place dans les gares.
Après cette annonce faite le 28 octobre, Jordan Bardella a exprimé sa « profonde indignation ». « Je demande à la SNCF de revenir sur cet acte de censure inadmissible, qui met à mal son devoir de neutralité. Le cas échéant, des recours par voie légale seront engagés », prévient le patron du Rassemblement national, dont l’ouvrage doit sortir le 9 novembre.
D’après le média Libération, Hachette Livre, maison mère de Fayard - l’éditeur du livre de Jordan Bardella - avait réservé des centaines de panneaux d’affichage pour sa campagne publicitaire.
Principe de neutralité
Contacté par Stratégies, un porte-parole de MédiaTransports a précisé que Fayard avait réservé il y a quelques semaines une campagne sans indiquer de quelle publication il s’agissait. Un tweet d’un journaliste de Libération a alerté la direction voilà une dizaine de jours mais celle-ci attendait de voir le visuel, la semaine dernière, pour se prononcer.
Il est ensuite apparu que cette affiche, censée être exposée sur le réseau de SNCF Gares & Connexions pendant trois semaines, contrevenait au principe de neutralité politique et religieuse de l’afficheur. « Il s’agit de l’ouvrage d’un élu avec un titre, Ce que je cherche, qui est un message à caractère politique », indique-t-on à MédiaTransports, en démentant que la décision ait été prise sous la pression des syndicats.
Sud Rail, qui se dit à l'initiative du mouvement, écrit par exemple dès le 23 octobre : « La promotion des idées d’extrême droite n’est pas une chose à sous-estimer ou à normaliser, ces 581 panneaux seront chacun l’outil d’un endoctrinement qui ne dit pas son nom, normalisant l’idéologie d’extrême-droite ».
MédiaTransports affirme également que le groupe Publicis, son actionnaire majoritaire, a été informé de la décision de la régie, mais qu’il n’a pour autant pas été consulté avant la prise de décision.
Sur la foi d'un article de Mediapart, Sud Rail appelle à maintenir sa mobilisation alors qu’« une campagne de promotion de deux livres écrits par les personnalités d’extrême droite Papacito, Marsault et Laurent Obertone (maison d’édition Magnus) commence aujourd’hui dans nos gares ». Cette campagne comprend, selon le syndicat, des diffusions de clips promotionnels sur plus de 430 écrans dans les principales gares de France pendant une semaine.
🔻Nous ne laisserons pas #Bardella faire sa propagande dans nos gares et nos stations. @GroupeSNCF @RATPgroup @Hachette_France
— SUD-Rail Fédération ⏚ (@Fede_SUD_Rail) October 20, 2024
👊 Si la régie publicitaire #médiatransports n’annule pas cette campagne, nos syndicats se mobiliseront par tous les moyens contre l’extrême-droite. pic.twitter.com/WoXVD4OFWa