Créateurs, annonceurs et partenaires doivent s’organiser et innover afin de saisir les bénéfices générés cette économie en pleine explosion.

La Creator Economy n’est pas seulement une tendance : elle est devenue un pilier de l’économie mondiale, pesant aujourd’hui 250 milliards de dollars. Ce chiffre, révélé par une étude de Goldman Sachs en 2023, inclut tous les revenus générés directement par les créateurs de contenu, y compris les collaborations commerciales et la partie des revenus des plateformes rétrocédée aux créateurs de contenu. En revanche, il ne prend pas en compte les revenus des autres acteurs de l’écosystème, tels que les plateformes elles-mêmes, les agences ou les sociétés de production. Par exemple, les 30 milliards de dollars générés par YouTube en 2023 ne sont pas inclus dans ces 250 milliards. Ce marché représente donc une opportunité immense, non seulement pour les créateurs et les plateformes, mais aussi pour les annonceurs, les agences, et les partenaires qui les entourent.

Un écosystème en plein boom : des chiffres qui parlent

Avec environ 50 millions de créateurs de contenu dans le monde, l’écosystème est vaste et diversifié. En France, on estime à 150 000 le nombre de créateurs de contenu, même si tous ne gagnent pas des revenus significatifs. Ce nombre, bien qu’en pleine croissance, reste modeste par rapport aux États-Unis, mais il représente une base solide pour capitaliser sur la croissance de ce marché qui pourrait atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2027, avec une progression prévue de 15 % par an. Cette tendance mondiale, tirée par des figures emblématiques comme Joe Rogan, podcasteur et animateur à succès, et Mister Beast, le YouTubeur aux 300 millions d’abonnés connu pour ses vidéos à gros budgets, commence à se répliquer en Europe, et la France doit impérativement se fédérer pour mieux se positionner.

Les créateurs français : une richesse culturelle à valoriser

Les créateurs français, bien qu’encore moins nombreux que leurs homologues américains, bénéficient d’un public fidèle et d’une capacité d’innovation unique. Des figures emblématiques comme Léna Situations, Squeezie ou encore Hugo Clément se sont imposées comme des acteurs majeurs de la Creator Economy. Léna, par exemple, a su créer une véritable communauté autour de son univers créatif, attirant des partenariats lucratifs avec des marques prestigieuses tout en défendant des valeurs d’authenticité et de transparence. Squeezie, le roi du gaming en France, ne se contente pas de divertir ; il s’engage également dans des projets caritatifs, montrant que l’amusement peut rimer avec responsabilité.

Hugo Clément, quant à lui, est devenu une voix influente dans le débat public sur des enjeux écologiques, utilisant sa plateforme pour sensibiliser et mobiliser son audience sur des causes qui lui tiennent à cœur. Ces créateurs illustrent la diversité des contenus en France, allant du divertissement pur à des sujets plus sérieux et engagés. Dans des secteurs aussi variés que le gaming, la santé ou encore le business, des créateurs comme Matthieu Stefani se distinguent par leur approche innovante et leurs compétences entrepreneuriales. Matthieu, avec son podcast Génération Do It Yourself dédié aux entrepreneurs, offre des conseils précieux tout en bâtissant un réseau influent.

Cette richesse et cette diversité de créateurs en France montrent que le pays a une carte à jouer dans cette industrie dynamique. En tirant parti de leur créativité et de leur capacité à créer des liens authentiques avec leur audience, la France peut non seulement rivaliser avec les géants américains, mais également développer un écosystème florissant qui favorise l’émergence de nouvelles voix et de nouveaux talents. Par ailleurs, la démocratisation des plateformes permet désormais à des créateurs de parler de tout, partout. Ce qui relevait autrefois d’une niche — lifestyle sur Instagram, business sur LinkedIn — est aujourd’hui redéfini. Les créateurs n’hésitent plus à aborder des sujets variés sur toutes les plateformes, brouillant les frontières entre les médias et les industries.

Annonceurs et agences : l’opportunité de capitaliser sur les micro-influenceurs

Un des phénomènes les plus intéressants est la montée en puissance des micro et nano-influenceurs (ceux ayant entre 10 000 et 100 000 abonnés). Leur authenticité et leur proximité avec leur audience leur permettent d’obtenir un taux d’engagement souvent nettement supérieur à celui des grands créateurs. Pour les marques, ce changement de paradigme représente une opportunité en or : collaborer avec ces créateurs pour toucher des niches hyper-spécifiques et qualifiées. Cela ouvre la porte à des campagnes publicitaires plus ciblées et efficaces.

Les marques commencent à privilégier les collaborations avec des créateurs plus petits, notamment sur des plateformes comme TikTok, pour vendre leurs produits directement, sans passer par des plateformes intermédiaires. Cette nouvelle dynamique permet à des créateurs aux communautés réduites de générer des revenus significatifs, bousculant le modèle traditionnel où seule l’audience massive comptait. Sur TikTok, par exemple, des créateurs UGC réalisent des vidéos authentiques et engageantes attirent de plus en plus l’attention des marques. Ces créateurs, souvent spécialisés dans des niches comme la mode éthique, le bien-être ou la cuisine, réussissent à établir un lien plus personnel et direct avec leur audience. Par exemple, une petite créatrice de contenu peut partager des recettes à partir de produits d’une marque locale, ce qui suscite l’intérêt de sa communauté et génère des ventes réelles, souvent à un coût bien inférieur que celui des campagnes traditionnelles.

Cette approche permet aux marques de s’affranchir des influenceurs de masse, dont le retour sur investissement peut parfois être incertain, et de se concentrer sur des créateurs qui partagent des valeurs similaires et qui parlent directement à des publics ciblés. Ainsi, même avec un nombre d’abonnés modestes, ces créateurs peuvent réaliser des collaborations lucratives, prouvant que l’authenticité et l’engagement de la communauté l’emportent sur la taille de l’audience.

Partenaires technologiques : un soutien indispensable à la croissance

Le boom de la Creator Economy bénéficie également aux partenaires technologiques, agences et plateformes SaaS (Software as a Service). Certaines entreprises proposent des outils de sous-titrage automatique pour les vidéos courtes, tandis que d’autres, comme Favikon, classent les créateurs en fonction de leur influence sur chaque plateforme, révolutionnant ainsi la manière dont créateurs et marques collaborent. Si l’intelligence artificielle promet de transformer cette économie, son adoption reste encore limitée. Bien qu’elle puisse automatiser certaines tâches comme le montage vidéo, la création de sous-titres, l’analyse des performances des contenus ou même la génération d’idées créatives, elle n’a pas encore atteint les attentes des créateurs et des agences. Cependant, à mesure que ces technologies évoluent, elles pourraient bien devenir un atout majeur pour tous les acteurs de cet écosystème.

La Creator Economy n’en est qu’à ses débuts en France, mais son potentiel est énorme. Avec des figures emblématiques de l’écosystème, un vivier de talents diversifiés et des outils technologiques performants, la France a toutes les cartes en main pour se positionner comme un leader européen de cette révolution. Pour cela, il est essentiel que les créateurs, les annonceurs et les partenaires s’organisent et innovent, afin de saisir les opportunités que représente cette économie en pleine explosion.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :