Audiovisuel

Si la visibilité des femmes à la télévision et à la radio a progressé en un an, à son plus haut niveau depuis 2016, leur temps de parole reste largement en deçà, selon le rapport annuel de l’Arcom.

Les femmes n’ont jamais été aussi présentes à la télévision et à la radio que l’an dernier, mais cela ne veut pas dire qu’on les entend beaucoup plus. C’est ce que montre le dernier rapport annuel de l’Arcom (ex-CSA), publié le 8 mars lors de la Journée internationale des droits des femmes. Celui-ci montre qu’en 2021, la proportion de femmes à la télévision et à la radio - comme présentatrices, journalistes, expertes ou intervenantes - a été de 43 %, en hausse de 2 points par rapport à 2020. C’est le plus haut niveau depuis 2016, année où cette évaluation a commencé.

Le taux de présence de 43 % « prouve que les efforts collectifs ont été payants. C’est encourageant, car on est dans une dynamique », a commenté Carole Bienaimé Besse, membre du CSA, lors de la conférence de presse de présentation du rapport.

Pour autant, leur temps de parole (36 %, +1 point) reste nettement inférieur à leur temps de présence, selon les mesures réalisées par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour ce rapport. Le temps de parole des femmes est « clairement une chose sur laquelle il faut travailler », a poursuivi Carole Bienaimé Besse. « On ne distribue pas la parole de la même manière en plateau, on interrompt plus souvent les femmes. En outre, il y a des femmes qui ont du mal à s’imposer, à venir en plateau, à ne pas s’autocensurer, à ne pas se laisser couper la parole », a-t-elle expliqué.

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Les femmes restent plus présentes à la télévision (45 %, +2 points) qu’à la radio. Mais cette dernière tend à rattraper son retard (42 %, +3 points par rapport à 2020). Par catégories, la part des femmes à la télé et à la radio a augmenté chez les journalistes (43 %, +3), les expertes (43 %, +2) et les présentatrices (48 %, +1). En revanche, elle a baissé chez les invitées politiques (30 %, -1). « C'est la catégorie qui compte le moins de femmes pour la cinquième année consécutive », selon l’Arcom.

Le rapport se penche également sur les heures de forte audience. À la télé, la présence des femmes est moins importante sur la tranche stratégique 18h-20h (40 %) que sur l’ensemble de la journée (45 %). À la radio, la « présence importante » des femmes dans les matinales (43 %) « ne se traduit pas encore par un temps de parole plus important (35 %) ».

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Enfin, l’Arcom note que « les femmes sont sous-représentées » dans les programmes de sport (20 %). De même, les femmes journalistes sont représentées à hauteur de 21 % seulement dans les retransmissions sportives et les magazines consacrés au sport. En mars 2021, la diffusion sur Canal + du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste avait ouvert un vaste débat sur le sexisme dans le milieu du journalisme sportif.

Comme l’an passé, l’Arcom appelle télévisions et radios à « définir des objectifs de progression chiffrés pour améliorer la présence des femmes ». « Pour l’Arcom, la juste représentation des femmes et des hommes à l’antenne est une mission centrale », a souligné le président de l’instance, Roch-Olivier Maistre.

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