Communication

Boutaïna Araki, PDG de Clear Channel en France, préside cette année le Grand Prix de la communication extérieure. Elle revient sur les multiples transitions auxquelles est confronté son média.

Vous présidez le Grand Prix de la communication extérieure du 10 au 12 mars. Que souhaitez-vous mettre en avant ?

BOUTAÏNA ARAKI. Après deux années de crise sanitaire, il est très important de rappeler que notre média est créatif, et de remettre la création à l’honneur. Pour la sélection, nous avons d’ailleurs une profusion de choix. Nous voulions aussi qu’il y ait un sens, d’où un prix spécifique de l’engagement, autour de la création écologique et solidaire. Dès lundi 14 mars, nous posterons des extraits des débats pour faire toucher du doigt ce qu’est ce monde de la création de la publicité extérieure. L’idée est de s’ouvrir à tout le monde car c’est le média de tout le monde.

Diriez-vous que nous sommes sortis de la crise ou que nous y entrons ?

Nous sommes entrés dans un monde de dangers protéiformes. Le covid, tel que nous l'avons connu, nous avons appris à vivre avec. La fréquentation est revenue globalement à la normale, même si les transports restent encore un peu en retrait. Mais avec la guerre en Ukraine, nous sommes entrés dans une ère nouvelle d’incertitudes, de hauts et de bas et de besoins de changements dans nos organisations… Notre média a un rôle à jouer notamment dans la crise du climat. Il doit être le partenaire des marques et continuer à promouvoir les produits mais en ayant en tête que nous sommes dans un monde troublé.

Votre offre « la pub verte » a été utilisée par Gaumont dans le film Le chêne. Plus globalement, que fait Clear Channel pour le climat ?

Nous travaillons sur nous-mêmes et avec nos partenaires. Nous avons été un acteur de la réflexion et des engagements de la filière sur notre propre impact carbone. À Clear Channel, nous nous sommes engagés à réduire cet impact de 50% d’ici à 2030. Nous serons à -20% en 2023 (par rapport à 2018). Sur l’impact corporate (intrants, énergies, déplacements), nous sommes déjà, en 2021, à -26%. Et sur le cycle de vie de nos mobiliers, de l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage, cela prend plus de temps mais des actions ont déjà été faites : le passage de l’éclairage néon au Led ou l’écoconception par exemple... L’autre volet consiste à accompagner nos clients : l’offre verte permet d’avoir une campagne à impact moindre. Sur la compensation, nous ne replantons des arbres qu’en France (et à Monaco). Nous accompagnons aussi la prise de parole d’associations et des formations aux enjeux climatiques.

Vous lancez aussi une offre programmatique directe…

Oui, c'est LaunchPAD (programmatic automation direct), une offre européenne qu'on déploie en France pour rendre notre média plus accessible à travers l'accès digital à notre inventaire et à l'achat.

Quel bilan de l’activité en 2021?

Nous avons été affectés lors du premier semestre, mais nous avons vu l’activité repartir et nous avons fait un très bon dernier trimestre. Nous avons renouvelé Bordeaux Métropole avec une rénovation des mobiliers plus inclusive. Nous avons gagné Aix-en-Provence avec du papier et du digital. Cela a été aussi une année de transformation. Nous avons dû repenser notre organisation et réaliser un plan social qui a touché 180 salariés sur 1000. Au final, nous sommes 800 aujourd’hui, après 45 départs vraiment contraints.

 

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