La ministre de la culture va encourager de nouveaux rapprochements au sein de l'audiovisuel public pendant que son ministère réfléchit à une évolution du cadre réglementaire de la télévision privée.

De nouveaux rapprochements dans l’audiovisuel public, un cadre révisé concernant les secteurs interdits de publicité télévisée : Rachida Dati, la ministre de la culture, semble bien décidée à marquer de son empreinte sa gestion du dossier des médias et de la communication.

Dès la présentation de ses vœux, le 29 janvier, elle a plaidé pour « un audiovisuel public qui rassemble ses forces », précisant qu’elle souhaitait « encourager et même accélérer les coopérations entre sociétés, pour aller plus loin dans la formulation d’une offre ambitieuse, dans laquelle chacun puisse se retrouver ».  Prenant l’exemple des offres de proximité France Bleu et France 3, elle est revenue sur le sujet mercredi 31 janvier sur France Inter en ajoutant qu’il pouvait y avoir «  des fusions, des coopérations, des synergies positives » entre les différentes entités de l’audiovisuel public.  

Reconnaissant avoir été favorable à une « BBC à la française », elle n’a pas caché qu’elle voulait voir aboutir ces questions avant d’engager les travaux sur l’alternative au financement via une part de TVA en 2025. « C’est à cette condition que nous pourrons obtenir un financement pérenne dédié », a-t-elle déclaré le 26 janvier. A l’évocation d’une alternance politique possible en 2027, elle a ajouté sur France Inter « Il faut faire cette réforme et vite. Vous pouvez compter sur moi ».

Consultations sur les secteurs interdits

Parallèlement, le ministère de la culture a ouvert un autre chantier concernant les secteurs interdits de publicité à la télévision. Deux consultations ont en effet été lancées par la direction générale des médias et des industries culturelles, dépendant de la rue de Valois : la première porte sur la pérennisation de l'expérimentation de la publicité télé pour le cinéma, lancée en 2020, qui s'achève en avril prochain, et sur le déclenchement d'une phase d'expérimentation à propos de la publicité télévisée pour l'édition. La seconde, consécutive à une étude publiée récemment sur les transferts de valeur vers le digital de la publicité, vise à examiner différents ajustements réglementaires. La question de l'accès des promotions de la grande distribution au petit écran sera posée.

Le syndicat national de la publicité télévisée espère voir décidée au plus vite une expérimentation de deux ou trois ans dans ce secteur. Afin de répondre au grief d'affaiblir une presse régionale déjà très fragilisée, les diffuseurs de télé privée seraient même prêt à alimenter un fonds de soutien aux médias locaux à travers une taxe par exemple de 3% sur les recettes générées par les promotions de la distribution. Le SNPTV attend 150 millions d'euros de recettes nouvelles de ce dispositif, alors que les acteurs du numérique seraient aussi soumis à cette taxe qui serait reversée aux médias de proximité.

Plus globalement, il faudra sans doute attendre la conclusion des Etats généraux de l'information pour voir aboutir une reforme en profondeur susceptible d'encourager les médias employeurs de journalistes : il s'agit de flécher vers eux les investissements digitaux des annonceurs plutôt que vers les plateformes sous statut d'hébergeur.

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