Déjà présent à Paris, Lyon, Marseille, Nice et bientôt Bordeaux, L’Ecran pop vient de réunir plus de 2 700 personnes au Grand Rex pour les 10 ans du film La Reine des neiges. Et ça fait plus de six ans que ça dure.
Le cinéma du Grand Rex est habitué à voir défiler les stars lors des avant-premières des films les plus attendus. Mais en ce samedi 14 octobre, c’est une tout autre population qui se presse boulevard Poissonnière, dans le IIe arrondissement de Paris, pour pénétrer dans celle qui se considère que la plus grande salle de cinéma au monde avec ses 2 700 places. Des centaines de petites filles affluent avec leurs parents, toutes habillées d’une robe bleu turquoise, celle de leur héroïne préférée, la Reine des neiges. A l’occasion des 10 ans de la sortie du film, une soirée spéciale est organisée dans la mythique salle parisienne par L’Ecran pop, spécialisée dans le cinéma-karaoké.
Au programme, la diffusion du fameux dessin animé de Disney sur écran géant en version karaoké, mais aussi des animations pour chauffer la salle, comme un concours de déguisement et un photo call avec Anna et Elsa, les deux sœurs stars de la soirée.
La Reine des neiges est le septième film à entrer au répertoire de L’Ecran pop, après des classiques des comédies musicales comme Mamma Mia, Les Demoiselles de Rochefort ou Grease. C’est en 2017 que Natacha Campana, alors à la tête de sa propre agence de communication, Bubbling Bulb, lance la première édition de L’Ecran pop. Elle est fan de comédie musicale et elle compte bien partager sa passion en important en France le concept du sing-along, un karaoké géant au cinéma, très populaire au Royaume-Uni.
La crise sanitaire aura eu raison de son agence de communication. Elle se consacre aujourd’hui à 100 % à L’Ecran pop, qui a rassemblé en six ans quelque 70 000 spectateurs. « Nous organisons aujourd’hui quatre à cinq séances par mois, à Paris, Lyon, Marseille, Nice et bientôt Bordeaux. L’enjeu pour moi est de continuer à développer le réseau des villes, d’enrichir le catalogue de L’Ecran pop et de travailler sur d’autres concepts, toujours en lien avec les comédies musicales », explique l’entrepreneure de 42 ans.
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Déjà, durant la crise sanitaire, avec la fermeture des salles de cinéma, elle a créé ce qu’elle appelle des « Dance party », des cours de danse en ligne dédiés aux comédies musicales, qu’elle organise désormais une fois par mois au Théâtre Mogador, à Paris. Elle réfléchit aussi à un concept différent de séances festives de cinéma, avec d’autres genres de films. « A un certain moment, nous serons bloqués par les droits des paroles, il n’y aura plus de films à acquérir sur ce concept du cinéma-karaoké. Mais même sans les paroles, les gens chantent et aiment vivre ce type d’émotions ensemble au cinéma », esquisse-t-elle.
La crise sanitaire a aussi changé sa façon de travailler : Natacha Campana ne collabore plus qu’avec des freelances. L’an dernier, L’Ecran pop a vu son chiffre d’affaires dépasser les 600 000 euros, pour l’essentiel issus de la billetterie. La cheffe d’entreprise cherche aussi à développer des séances de ciné-karaoké privatisées, pour les entreprises et les organismes publics. C’est ainsi que début septembre, elle a organisé pour la Cité des arts de La Réunion la projection en version karaoké de Dirty Dancing et de Bohemian Rhapsody, que L’Ecran pop propose depuis 2019. « Cela prend des mois, voire des années pour négocier les droits, donc on garde les films le plus longtemps possible dans notre catalogue », complète-t-elle. La Reine des neiges n'a pas fini de nous entêter avec son fameux « libérée, délivrée ».